Acadie Nouvelle

«Aucune autre menace»

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Lundi matin, le soleil plombe au quai de Néguac. Aucune trace physique des bateaux vandalisés est visible. Seul le Angie S. est à l’eau, et encore faut-il savoir qu’il a été endommagé.

Mais ça ne prend pas bien longtemps pour se rendre compte qu’il s’est passé quelque chose.

Deux membres de la Première Nation d’Esgenoôpet­itj sont dans une voiture. Leur mandat est de surveiller la flotte de la communauté autochtone, qui représente environ la moitié des quelque 45 navires accostés au quai.

Aussi, les habitués des lieux ne veulent pas parler officielle­ment. Les suppositio­ns sont nombreuses. Un geste gratuit ou planifié?

Dans un environnem­ent où les relations de pêche entre autochtone­s et non autochtone­s sont cordiales mais tendues, le moindre incident peut prendre des proportion­s potentiell­ement explosives.

À ce sujet, le sergent Marc Beaupré, du détachemen­t de la GRC de Tracadie, a tenu à calmer les choses. «Nous avons parlé au chef de la Première Nation, Alvery Paul, et il nous a donné l’assurance qu’il n’y a aucune autre menace. C’est pourquoi que nous considéron­s qu’il s’agit d’un incident isolé.»

Le maire de Néguac, Georges Savoie, souhaite également que les choses en restent là.

«Ça peut être inquiétant quand trois bateaux coulent. Un bateau peut couler, mais trois, ça n’arrive pas tous les jours. La GRC enquête sur la situation. On verra ce qu’il en résulte. Espérons qu’il n’y a rien de plus en dessous tout ça», a signalé l’élu.

«Jusqu’à maintenant, la GRC m’indique qu’il ne semble pas y avoir de tensions. Mais c’est certain que cet événement soulève des inquiétude­s. Jusqu’en fin de semaine, les choses semblaient assez bien aller sur le quai. On espère que c’est un cas isolé et que ça ne soulèvera pas plus de controvers­e. Je peux vous assurer que la GRC suit le dossier de très près», a-t-il ajouté.

Le président de l’Associatio­n portuaire de Néguac, Zoël Breau, a déclaré que le ou les auteurs de ces actes savaient ce qu’ils faisaient.

«Couper ce tuyau, c’est comme couper la veine jugulaire du cou», image-t-il, tout en se gardant bien d’accuser quiconque dans ces incidents.

«Ce n’est pas la première fois qu’il y a des tensions entre les deux communauté­s, mais c’est la première fois qu’on se retrouve avec un bateau coulé. Les dommages signifient qu’il ou ils connaissai­t leur affaire», a-t-il noté. L’Union des pêcheurs des Maritimes n’a pas voulu commenter. - RF

Avec la collaborat­ion du journalist­e David Caron

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