EN MÉMOIRE DU GÉNOCIDE ACADIEN
Un groupe de Kegwick y travaille
Un groupe du Restigouche-Ouest – la Coopérative des Arcadiens – travaille actuellement à un projet pour le moins particulier: la reconnaissance internationale du génocide du peuple acadien.
Et d’ici à ce que cette reconnaissance survienne, le groupe prépare l’aménagement d’un mémorial.
Celui-ci sera situé en plein coeur de la forêt à Kedgwick, plus précisément sur un terrain de 100 acres appartenant à la coopérative dans le secteur du Petit-Ouest. Les plus âgés se souviendront de ce lieu comme le site où se déroulait jadis (dans les années 1980) la fête de l’Arcadie.
Inactive depuis près de deux décennies, la coopérative reprend du service avec ce projet d’envergure.
Jean-Paul Savoie a porté plusieurs chapeaux avant sa retraite. Maire de Kedgwick, député provincial, président du comité organisateur du Congrès mondial acadien… Aujourd’hui viceprésident de la Coopérative des Arcadiens, il s’est trouvé une nouvelle vocation: obtenir une reconnaissance mondiale pour ce qu’il nomme le génocide acadien.
Le mot est lourd, mais, selon l’ancien politicien, il correspond parfaitement à la réalité. Il fait ainsi référence à la période de la Déportation, perpétrée par la Couronne britannique au 18e siècle.
«Il ne faut pas avoir peur de nommer la tragédie acadienne par son vrai nom. C’est un génocide», affirme avec conviction M. Savoie.
Pour lui, la série d’agressions effectuées envers le peuple acadien à cette époque, concorde avec les critères de la convention qui définit ce qu’est un génocide.
«On parle d’actes commis dans l’intention de détruire en tout ou en parti un groupe ethnique, racial ou religieux. Il est aussi question de mesures de soumissions, pour limiter les naissances, de séparations de familles… Bref, on rejoint les critères et malgré tout, on n’a jamais reconnu au niveau international qu’il s’agissait d’un génocide, et c’est ce que nous voulons changer», dit-il, ajoutant vouloir faire de cette cause un projet collectif pour l’Acadie. ■