LES PARTISANS SE FONT TIRER L’OREILLE
Serge Thériault n’est pas inquiet. Du moins, pas encore. Mais le président du Titan d’Acadie-Bathurst est néanmoins quelque peu déçu de l’appui des partisans à l’aube de la campagne 2018-2019. Surtout après une saison exceptionnelle, qui a amené dans le plus petit marché de la Ligue canadienne de hockey la coupe du Président et la coupe Memorial.
Grâce à leur titre de champions, les Guerriers du Nord entameront la nouvelle saison de la LHJMQ jeudi, alors qu’ils recevront les Wildcats de Moncton au Centre régional K.-C.-Irving. Les amateurs auront droit à un spectacle unique: trois bannières - champions de la section des Maritimes, de la coupe du Président et de la coupe Memorial - seront hissées au plafond de l’amphithéâtre et deux trophées, dont le plus convoité au pays, feront le tour de la patinoire.
À quelque 24 heures de la mise en jeu, un peu plus de 2000 billets - sur 3524 - avaient trouvé preneurs. On est encore loin d’annoncer une salle comble.
«On espère que ce sera plein, souhaite Serge Thériault. Trois bannières et deux trophées, c’est du jamais vu à Bathurst!»
Mais ce n’est pas seulement la fréquentation attendue au match inaugural qui intrigue le président.
Au niveau des abonnements saisonniers, les chiffres sont sous les objectifs de la direction du Titan. On en espérait 1500; 1275 ont été acquis. Même si c’est 318 de plus qu’en 20172018, ça demeure encore loin de la cible.
«Au départ, on en voulait 2000. Puis on a baissé à 1500. C’est loin d’être irraisonnable. On s’attendait cependant à un meilleur appui, surtout après notre coupe du Président et notre coupe Memorial. Nous sentons que les amateurs ont recommencé à revenir dans l’aréna, depuis que nous avons acquis l’équipe il y a cinq ans. Mais ça se fait à pas de tortue», concède Serge Thériault.
À son avis, la population du nord du Nouveau-Brunswick désire du hockey junior majeur. Les duels à guichets fermés en fin de saison et en séries éliminatoires en sont la preuve, dit-il. Selon ses dires, la direction aurait pu facilement vendre de 5000 à 6000 billets par rencontre, surtout pendant la finale de la coupe du Président face à l’Armada de Blainville-Boisbriand.
La sauce s’est gâtée en saison régulière. Malgré un club qui a terminé au deuxième rang au classement général, plusieurs foules inférieures à 2000 personnes - le seuil de rentabilité - ont été enregistrées (25 fois sur 34 rencontres à domicile). Même les Sea Dogs de Saint-Jean (plus de 3000 à chaque partie locale), pourtant la pire équipe de la ligue (18e avec seulement 14 victoires), ont fait mieux, compare Thériault.
«C’est peut-être un facteur économique. C’est peut-être aussi parce que les gens commencent seulement à y croire après toutes ces années difficiles, même après deux saisons gagnantes de suite. Mais c’est un petit peu dommage de voir ça (les faibles foules). En séries en 2017, nous pensions que l’engouement des amateurs était de retour, mais ça ne s’est pas reflété sur la saison. Le groupe des propriétaires a pourtant livré la marchandise. Plus personne ne peut nous dénigrer.»
La direction se donne quelques parties à domicile pour analyser l’ensemble et, au besoin, poser des gestes nécessaires afin de ramener plus de monde dans la boîte. ■