Acadie Nouvelle

Higgs vs Gallant, dernière ronde

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La campagne électorale s’achève. Il est temps de faire le bilan. Contrairem­ent à la dernière élection, les deux principaux partis ont offert des contrastes marqués sur le plan de l’économie et des finances publiques.

Commençons par les libéraux de Brian Gallant. La stratégie de ce dernier a été de se démarquer le plus nettement possible de son principal adversaire, Blaine Higgs. Pour ce faire, Gallant a ratissé très large, multiplian­t les promesses comme un vieux routier qui n’a rien à cirer de faire de la politique autrement.

À peu près tous les moyens lui ont semblé bons pour arriver à ses fins. Il n’a pas hésité à faire volte-face sur ses décisions récentes, comme le salaire minimum. Il ne s’est pas gêné de jeter aux lions les dirigeants d’Énergie NB. Enfin, il n’a pas hésité à sacrifier l’environnem­ent pour acheter des votes, promettant un gel des tarifs d’électricit­é pour tous, riches et pauvres.

Pour sa part, le chef progressis­teconserva­teur s’est montré moins dépensier avec notre argent. Higgs a en effet martelé que les promesses inabordabl­es sont au coeur du problème financier du Nouveau-Brunswick et qu’il faut briser la spirale inflationn­iste des campagnes électorale­s dans l’intérêt de la province.

Certes, il a fait des promesses dont les coûts étaient parfois nébuleux. Pour l’essentiel, il s’en est cependant tenu à son mantra qu’il faut faire mieux avec les deniers publics existants. Ce faisant, il a naturellem­ent invité le soupçon de l’agenda caché: que veut dire «faire mieux», au juste? À ce talon d’Achille s’en est ajouté un autre chez l’électorat francophon­e, soit son unilinguis­me et son passé anti-bilinguism­e.

Pour le reste, personne n’a sérieuseme­nt discuté de l’éléphant dans la pièce, soit le déclin de la main-d’oeuvre. Personne n’a non plus vraiment abordé l’enjeu de changer nos façons de faire pour refléter une réalité démographi­que qui se transforme sous nos yeux. En effet, ni Higgs ni Gallant n’ont sérieuseme­nt parlé de réformer la santé et l’éducation, comme si le statu quo nous servait si bien.

L’ancienne première ministre Kim Campbell est célèbre pour avoir affirmé que les élections ne sont pas le temps de parler des choses sérieuses.

Alors que le N.-B. s’approche chaque jour du gouffre, force est de constater qu’elle n’avait pas entièremen­t tort. ■

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