Les actions des forestières reculent
Les actions des sociétés forestières canadiennes ont reculé, mercredi, après qu'un analyste a révisé à la baisse leurs perspectives en raison d'une diminution plus importante que prévu des demandes de permis de bâtir pour le secteur de l'habitation aux ÉtatsUnis.
L'analyste Hamir Patel, de la Banque CIBC, a indiqué dans un rapport que la banque réduisait ses perspectives pour ce secteur, notamment en révisant à la baisse ses prévisions pour Interfor, Produits forestiers Résolu et West Fraser Timber, en raison des inquiétudes croissantes au sujet du marché du logement américain.
«Avec les signaux d'avertissement qui s'accumulent sur le marché du logement aux États-Unis (...), nous nous déplaçons maintenant sur les lignes de côté pour toutes les actions liées aux produits de bois de base», a écrit M. Patel.
L'action de Canfor a perdu mercredi 6,04%; celle de Produits forestiers Résolu, 4,49%; celle d'Interfor, 3,97%; et celle de West Fraser Timber, 3,86%.
Le département américain du Commerce a indiqué que les demandes de permis de bâtir, considérées comme un bon indicateur de l'activité future, avaient chuté de 5,7% en août après avoir pris 0,9% en juillet. Les demandes de permis ont diminué pour quatre des cinq derniers mois. Ces données sont un peu plus faibles que prévu et montrent que les permis ont clairement diminué par rapport au sommet du cycle, en mars, a souligné Robert Kavcic, économiste principal de la Banque de Montréal, dans une note.
«Ceci est conforme à notre idée voulant que la construction résidentielle n'ait essentiellement pas d'impact sur croissance économique d'ensemble à cette étape du cycle.»
La baisse des demandes de permis de bâtir contrastait avec la hausse-surprise de 9,2% des mises en chantier observée en août, mais M. Kavcic a indiqué qu'il s'agissait en grande partie d'un mouvement de rattrapage après les baisses des deux mois précédents.
Les signes de ralentissement potentiel font suite à une forte progression pour l'industrie, appuyée par des approvisionnements serrés et la reprise du secteur de l'habitation, qui a fait grimper les prix à des sommets inégalés cet été.
M. Patel a noté qu'un bon premier semestre et un troisième trimestre «décent» préparaient l'industrie pour ce qui pourrait être une année record.
Les prix élevés du bois d'oeuvre ont également permis de protéger l'industrie des tarifs imposés par les ÉtatsUnis sur le bois d'oeuvre depuis avril 2017, qui atteignent en moyenne un peu plus de 20%. Ces prix ont cependant commencé à diminuer depuis juin.
Les tarifs sont intervenus après l'expiration, en octobre 2015, d'un accord sur le bois d'oeuvre résineux. La semaine dernière, un groupe de sénateurs américains a exhorté le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, à conclure un nouvel accord sur le bois d'oeuvre, notamment en raison de la hausse des prix attribuable à l'imposition des tarifs. ■