Les comptables s’inquiètent de la santé financière de la province
Les comptables du Nouveau-Brunswick tirent la sonnette d’alarme: la situation économique de la province est en état critique. Avec une population vieillissante et des niveaux de pauvreté élevés, elle fait piètre figure comparativement au reste du pays.
Les comptables professionnels agréés du Nouveau-Brunswick (CPA NB) dressent un portrait sombre des finances de la province dans une nouvelle étude.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la liste des problèmes est longue.
«La population de la province diminue et vieillit, le nombre de personnes vivant seules est à la hausse, les études supérieures sont de moins en moins abordables et le taux de chômage est élevé. La disparité des revenus persiste et environ 30 000 enfants vivent dans des ménages à faible revenu, alors que la qualité des soins de santé obtient la note «C» selon le Conseil canadien de la santé.»
Rock Lefebvre, président et chef de la direction de CPA NB, croit que la situation ne fera que s’empirer si le statu quo est maintenu.
Il est d’avis que la province peut se remettre sur la bonne voie si ses dirigeants et sa population adoptent une «vision revitalisée et un esprit d’orientation collective».
«Le temps est venu pour nous d’investir dans l’éducation, la formation et le perfectionnement en vue d’améliorer la réussite et la productivité des entreprises. On doit outiller le secteur privé, rendre le NouveauBrunswick plus concurrentiel, ouvrir le dialogue sur la mise en valeur responsable des ressources et promouvoir la prudence financière.»
Une variété de facteurs ont conduit la situation socioéconomique du NouveauBrunswick à son état lamentable, selon M. Lefebvre. Entre autres, il dit avoir des «préoccupations légitimes» entourant les finances publiques de la province et «la viabilité à long terme des programmes et services sociaux financés par le gouvernement».
Il avance que «l’économie actuelle est encombrée d’une capacité excédentaire et fortement concentrée dans les vieilles industries primaires».
«On ne dispose pas des ingrédients nécessaires pour remplacer ces industries par de nouvelles industries en croissance. Et les voies menant à la transition vers la nouvelle économie numérique semblent discrètes.»
Il ajoute que la situation risque de s’empirer en raison «des hausses prévues des taux d’intérêt, du déclin de l’économie et de la modeste marge de manoeuvre dont on dispose pour augmenter les impôts».
L’étude s’appuie en grande partie sur des données de Statistique Canada. Elle rappelle notamment du fait que le Nouveau-Brunswick et la seule parmi les provinces ou territoires ayant subi une baisse de population de 2011 à 2016.
Elle indique également que la province a le pire taux de jeunes vivant dans un ménage à faible revenu (22,2%) parmi les 10 provinces canadiennes. Dans les centres urbains, Campbellton a le pourcentage le plus élevé (27,8%), alors que Moncton a le plus faible (20,3%). ■