HIGGS: «JE NE VOUS LAISSERAI PAS TOMBER»
Blaine Higgs a tenté de remettre les pendules à l’heure, vendredi, 24 heures après avoir été vivement critiqué au sein de la communauté acadienne pour s’être dit ouvert à former une coalition avec l’Alliance des gens en cas de gouvernement minoritaire.
La veille, en point de presse à Fredericton, le chef progressiste-conservateur avait été invité par un journaliste de l’Acadie Nouvelle à dire s’il était prêt à former une coalition avec d’autres partis si aucune formation ne remporte une majorité de sièges.
À la question: «Si la population du Nouveau-Brunswick vous donne un gouvernement minoritaire, seriez-vous prêt à considérer une coalition avec l’Alliance des gens, le (Parti) vert ou le NPD», il avait répondu «oui».
Il avait ensuite précisé sa pensée. «Si j’ai un gouvernement minoritaire, je voudrais trouver quelqu’un qui veut nous aider à faire avancer notre province vers l’avant. Et si quelqu’un est élu et veut faire avancer notre province vers l’avant, il faut trouver des façons de travailler ensemble.»
L’un des articles de l’Acadie Nouvelle à ce sujet, qui titrait que Blaine Higgs est «prêt à gouverner avec l’Alliance des gens» a causé un véritable tollé dans le monde francophone.
Des leaders acadiens ont alors vivement dénoncé le fait que Blaine Higgs ne rejette pas d’emblée toute collaboration avec l’Alliance, un parti qui défend des positions très hostiles envers certains acquis et droits des francophones.
Vendredi, le Parti progressiste-conservateur a publié un communiqué de presse critiquant sans détour le travail du journal, affirmant que M. Higgs estime «avoir été lésé» par le titre qui, à son avis, crée «une fausse impression chez ses lecteurs».
«Je suis prêt à travailler avec d’autres partis mais seulement lorsque les principes du Parti PC sont maintenus. Le Parti progressisteconservateur appuie et protégera le bilinguisme au Nouveau-Brunswick», affirme le chef dans ce communiqué.
La formation a aussi mis en ligne YouTube un extrait du point de presse lors duquel les propos en litige ont été prononcés par Blaine Higgs. Elle voulait ainsi permettre aux gens de se faire leur propre idée sur cette affaire.
On y entend le chef progressiste-conservateur répondre clairement – deux fois plutôt qu’une – qu’il est ouvert à former une coalition avec les autres partis, dont l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick.
BLAINE HIGGS REVIENT
À LA CHARGE À SHIPPAGAN
Vendredi après-midi, lors d’un rassemblement progressiste-conservateur à Shippagan en compagnie de quelque 200 militants, Blaine Higgs a voulu mettre certaines choses au clair dès le début de son discours.
«Les médias parlent d’une coalition d’un gouvernement Higgs et l’Alliance des gens. Je n’ai pas parlé de coalition. J’ai simplement dit qu’en tant que premier ministre, je travaillerais avec tous les députés qui veulent faire avancer notre province. Je veux travailler avec tous les Néo-Brunswickois, peu importe leur parti politique, qu’ils soient francophones, anglophones ou autochtones. Acadiens et Acadiennes, je ne vous laisserai pas tomber», a-t-il dit en français.
Accompagné de sa famille – dont sa fille dont il s’est dit fier qu’elle soit parfaitement bilingue –, Blaine Higgs a profité de l’occasion pour critiquer le bilan du gouvernement libéral de Brian Gallant et répété les nombreux engagements de son parti.
Ses candidats ont souvent crié «majorité!», un mot repris en choeur par la foule, après chacun des points forts de son discours.
Plus tard, lors d’un entretien avec un journaliste de l’Acadie Nouvelle, Blaine Higgs est revenu sur ses paroles de la veille.
«Ce que j’ai dit était très clair, mais cela a malheureusement été mal interprété par votre journal. J’étais très désappointé», a-t-il dit.
Il a indiqué que son parti veut «travailler avec tous ceux qui veulent faire avancer la province».
«Oui, nous avons parfois des vues différentes, mais nous devons trouver des solutions ensemble. J’ai été très clair aujourd’hui (vendredi) et s’il faut que je le répète chaque jour et chaque heure d’ici à lundi, je le ferai», a-t-il affirmé.
SUJET SENSIBLE
Blaine Higgs admet que toute allusion à l’Alliance des gens du N.-B., un parti ouvertement contre l’existence d’une régie de la santé francophone et du Commissariat aux langues officielles, peut faire peur aux francophones.
«Je comprends cela. Si vous écoutez l’enregistrement comme il faut, j’appuie tous les groupes linguistiques de notre province. Il n’y a pas de débat là-dessus et il ne devrait pas y avoir de débat là-dessus. Dans mon propre caucus, nous aurons différents points de vue, mais mon but demeure de travailler pour notre province.» ■
Avec la collaboration du journaliste Réal Fradette