SANTÉ: LE SALUT... OU LA PERTE DES LIBÉRAUX
Deux poids lourds de la politique provinciale se font la lutte dans Madawaska-LesLacs-Edmundston. La libérale Francine Landry tente de se faire réélire face à Jeannot Volpé, un vieux routier de la politique qui n’a pas la langue dans sa poche.
Après huit ans sur les lignes de côté, l’exministre et chef du Parti progressiste-conservateur par intérim Jeannot Volpé – qui a siégé à Fredericton de 1995 à 2010 – tente un retour en politique provinciale.
En entrevue avec l’Acadie Nouvelle, il explique qu’il se lance parce qu’il ne veut plus regarder de loin ce qui se passe à Fredericton. Il en a assez de voir la dette publique augmenter et la croissance économique demeurer modeste.
«Je me suis dit qu’il faut que quelqu’un s’implique. J’ai le temps, j’ai l’expérience, je suis encore en santé.»
Il n’avait vraiment pas besoin de ça, assuret-il. Travailler dans le bois sur ses terres et aller à la pêche avec ses petits enfants lui convenait tout à fait. S’il tente un retour, c’est aussi pour ses fils, confie-t-il.
«J’ai quatre garçons qui travaillent dans la région. Est-ce qu’il va falloir qu’ils s’expatrient parce qu’ils ne pourront pas supporter les coûts pour prendre soin de nos programmes sociaux au Nouveau-Brunswick? La population diminue et les services augmentent. Il va falloir, à un moment donné, que quelqu’un dise qu’il y a peut-être une autre façon de livrer ça.»
Jeannot Volpé note que l’économie de la région d’Edmundston se porte mieux que celles d’autres coins de la province. Mais il craint aussi que des entreprises quittent la région à force d’être taxées (notamment en raison Francine Landry - Acadie Nouvelle de la hausse des cotisations à Travail sécuritaire NB).
«Notre région va bien tout de suite. S’il n’y a rien qui est fait, on va passer comme les autres régions. À un moment donné, ici, à force de payer, payer, payer, les gens disent “on va déménager, c’est plus facile faire de la business ailleurs.”»
Il fait face à une députée sortante libérale et ministre du gouvernement Gallant qui peut aussi compter sur une grande notoriété dans sa communauté, soit Francine Landry.
Elle mise sur le travail accompli au cours des quatre dernières années – dont la mise en oeuvre de la gratuité des garderies et des droits de scolarité pour les moins nantis – pour convaincre les électeurs de lui faire à nouveau confiance.
«Ça me rend très fière. Ça me rend fière parce que suis moi-même une maman. Puis j’ai eu à me battre pour aller aux études, j’ai eu à vivre avec des revenus très, très faibles quarante ans passés pour me permettre d’aller aux études. (...) Ce sont deux éléments qui m’auraient énormément aidée lorsque je vivais ça.»
À Jeannot Volpé qui reproche aux libéraux de trop dépenser et d’endetter la province, elle répond que son gouvernement a adopté une approche équilibrée. Selon elle, il faut aborder la question des finances publiques comme un ménage qui doit faire face à des défis et qui contracte des dettes.
«S’ils ont 1000$ de dettes et qu’ils concentrent tous leurs revenus à essayer de rembourser le 1000$ et la toiture commence à couler, qu’il n’y a plus de manger dans le frigidaire et ils ne peuvent pas se payer de vêtements… Tu ne peux pas juste focaliser sur une chose. Il faut avoir une approche équilibrée et je pense que c’est l’approche que notre gouvernement a adoptée.»
Les autres candidats en lice dans Madawaska-Les-Lacs-Edmundston sont Cécile Richard-Hébert (NPD) et Denis Boulet (Parti vert). - PRN ■