«Il faut avoir des yeux tout le tour de la tête»
La problématique du téléphone cellulaire au volant des conducteurs croisant les autobus scolaires en arrêt n’est plus inconnue. Ce type d’incident fait partie de l’ensemble des fautes à surveiller, affirme Annie LeBlanc-Levesque, coordonnatrice des relations stratégiques au District scolaire francophone Nord-Est.
«C’est effectivement une nouvelle problématique et on en voit. La question est légitime, mais rien n’est mis en place spécifiquement à ce sujet. Nos interventions sont ciblées en rapport à l’arrêt obligatoire quand les clignotants de l’autobus sont allumés. Peu importe la cause - et le téléphone cellulaire s’y ajoute -, quelqu’un qui ne fait pas un arrêt obligatoire met en péril la sécurité des enfants.»
Les districts scolaires donnent une ligne de conduite à leurs conducteurs d’autobus: peu importe la raison, si un conducteur d’un véhicule passe malgré l’arrêt de l’autobus, ils sont tenus, dans la mesure du possible, de prendre en note la plaque d’immatriculation du véhicule fautif. Un suivi sera ensuite acheminé à la GRC. «Nous révisons les règles à chaque début d’année scolaire avec nos conducteurs d’autobus. La sécurité des enfants fait partie de leurs tâches. De là à vérifier s’ils aperçoivent un conducteur avec son cellulaire à chaque auto qu’ils croisent, c’est peutêtre trop leur demander, mais nous demandons à nos conducteurs d’être deux fois plus vigilants», fait part Mme LeBlanc-Levesque.
Les élèves et les parents ont également un rôle important à jouer, stipule-t-elle. Les nouveaux élèves sont sensibilisés aux manoeuvres sécuritaires d’embarquement et de débarquement. Les parents ou responsables sont également requis à contribuer à rendre ces périodes de transition plus sécuritaires.
«Il faut avoir des yeux tout le tour de la tête. Et plus on a de yeux qui regardent, mieux c’est», estime la porte-parole.
Du côté de la GRC, la gendarme Isabelle Beaulieu indique que les agents interviendront immédiatement en cas d’infraction. Elle confirme également que les conducteurs d’autobus peuvent leur transmettre un numéro de plaque d’immatriculation d’un automobiliste fautif.
«C’est vrai que la question du cellulaire au volant est assez récente, mais ça ne change pas notre intervention policière. Nous sommes conscients qu’il y a des personnes qui textent ou qui répondent à leur cellulaire en présence d’un autobus scolaire. C’est une distraction au même titre qu’un conducteur trop pressé ou dérangé par un enfant dans le véhicule.».
L’agente de la GRC rappelle la vigilance, en soulignant qu’un texto ou un appel n’est jamais assez urgent pour provoquer un accident et risquer sa vie.
Selon des statistiques du Bureau des assurances du Canada, un conducteur qui «texte» au volant a 23% plus de chances d’être impliqué dans une collision et 4% plus de chances s’il parle, en mains libres ou non, au téléphone. - RF