Brexit: Theresa May «humiliée» par l’UE
Le projet de Brexit de la première ministre britannique Theresa
May pendait en lambeaux vendredi après que l’Union européenne l’eut rejeté lors d’un sommet, un développement que la presse britannique a qualifié «d’humiliation».
Lors d’une réunion à Salzbourg, en Autriche, le président du
Conseil européen, Donald Tusk, a dit sans ambages que certaines parties du plan de May ne fonctionneraient tout simplement pas, tandis que le président français Emmanuel
Macron a qualifié de «menteurs» ceux qui ont induit le
Royaume-Uni en erreur concernant les coûts d’une sortie de l’Union européenne.
Clairement ébranlée, Mme May a insisté pour dire que ce plan Theresa May est le seul sur la table et que Londres est prête à divorcer de
Bruxelles sans aucun accord. Elle a ensuite lancé qu’il est inacceptable pour l’UE de rejeter la proposition britannique sans offrir d’alternative.
Le sommet houleux a anéanti les espoirs britanniques d’une percée dans des négociations qui, de l’aveu même de Mme May vendredi, se trouvent actuellement dans une «impasse», six mois seulement avant que le Royaume-Uni ne quitte le bloc le 29 mars.
Le jugement des journaux britanniques a été brutal. Le Guardian, qui est largement favorable à l’UE, a déclaré que Mme May avait été «humiliée». Le conservateur Times of London a déclaré: «May humiliée quand l’UE rejette le plan Brexit».
Le tabloïd Sun, qui est en faveur du Brexit, a qualifié les leaders de bloc «sales rats européens», accusant «les gangsters européens» Tusk et Macron d’avoir «tendu une embuscade» à Mme May.
Malgré toute la rhétorique britannique, la position de Londres n’est pas nouvelle. Le plan de Mme May vise à maintenir le Royaume-Uni lié au marché unique européen des biens, mais pas des services, afin de garantir le libre-échange avec le bloc et une frontière ouverte entre l’Irlande du Nord et l’Irlande.
Les responsables de l’UE accueillent ce plan tièdement depuis le début, affirmant que Londres ne peut pas «choisir» certains éléments d’adhésion au bloc sans accepter tous les coûts et responsabilités.
M. Tusk a déclaré jeudi qu’un sommet de l’UE les 18 et 19 octobre sera le moment de vérité, quand un accord sur les conditions de divorce et les grandes lignes des échanges futurs seront acceptées ou rejetées.
Le principal obstacle à un accord est la nécessité de maintenir une frontière irlandaise ouverte. Ne pas le faire pourrait perturber la vie des gens et des entreprises des deux côtés et saper la paix durement gagnée en Irlande du Nord. Mme May a assuré qu’elle fera tout en son pouvoir pour empêcher la fermeture de la frontière en cas de divorce sans entente. - AP