TOURBE: RÉCOLTE EXCEPTIONNELLE
Même si les données officielles ne seront connues qu’en janvier, les membres de l’Association des producteurs de tourbe du Nouveau-Brunswick (APTNB) sont de fort bonne humeur. Les rapports préliminaires de cueillette leur sont favorables.
Selon une première évaluation, on parle d’une récolte qui devrait friser les 15 millions de ballots standards de 6 pieds cubes, une performance comparable à 2017 et aussi productive que dans les très bonnes saisons de 2010 et de 2012.
«On parle d’une année exceptionnelle et on a encore un peu de production à venir en septembre», soutient Jacques Thibault, directeur de l’APTNB, après avoir fait un coup de sonde rapide auprès de ses membres.
«Juin et juillet ont été très bons. On a eu un peu de pluie à la fin juillet et au début d’août, mais il a fait très beau par la suite. L’industrie est satisfaite de son rendement cet été. Nos membres ont atteint ou dépassé leurs objectifs de cueillette pour une deuxième année consécutive», mentionne-t-il.
L’APTNB regroupe 15 producteurs, la plupart provenant du nord-est de la province, qui fournissent plus de 90% de la récolte annuelle de tourbe. Ils font travailler près de 1500 personnes, dont 500 à temps plein, et assure une valeur annuelle d’exploitation frisant les 150 millions $.
Cette autre bonne saison permettra aux entreprises d’augmenter leur stock en inventaire. Cela les placera en bonne posture si jamais 2019 s’avérait plus difficile, précise M. Thibault.
«C’est bon signe pour notre industrie. Dans les années précédentes, nous avons dû négocier avec des déficits de récolte. Mais c’est comme ça dans le milieu de la tourbe; quelques mauvaises années sont suivies de quelques bonnes années.»
Phénomène particulièrement nouveau, la saison de récolte est décalée vers l’automne. Auparavant, les producteurs pouvaient envoyer leurs gros aspirateurs sur ces immenses champs dès mai. Mais la tendance des printemps tardifs a déplacé le lancement de la saison en juin. Cependant, septembre est meilleur depuis quelques années.
«C’est l’impression générale de nos membres, mais ça n’a rien de scientifique. Nous ne savons pas si c’est désormais une tendance lourde. En automne, il y a moins de soleil et les rosées sont plus fortes, mais on réussit quand même à en ramasser un peu. Mais le gros du travail est fait, les quotas sont atteints et la plupart de nos membres travaillent à la phase de nettoyage des tourbières pour les préparer pour la saison prochaine», poursuit M. Thibault.
Si la récolte est très bonne, les défis du transport de la marchandise et de trouver la main-d’oeuvre qualifiée demeurent encore bien présents, selon le porte-parole. Comme la ressource dépend énormément des routes pour être acheminée aux usines de transformation, il arrive qu’il manque de camions disponibles dans le Nord-Est. Aussi, la pénurie de travailleurs spécialisés représente un casse-tête pour ces entreprises.
La tourbe récoltée dans la province est principalement acheminée aux États-Unis (de 60 à 70%). Les usines canadiennes de transformation en prennent environ 20%, alors que le reste est envoyé en ExtrêmeOrient. ■