Acadie Nouvelle

Des sociétés «zombies» nuisent à la productivi­té

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Un nombre inquiétant d'entreprise­s «zombies» nuisent à la productivi­té canadienne, a estimé la société de conseil Deloitte dans un nouveau rapport la semaine dernière.

Selon cette analyse, au moins 16% des sociétés canadienne­s ouvertes cotées en Bourse peuvent être considérée­s comme «zombies» selon la définition de l'OCDE – c'est-à-dire qu'elles ont au moins 10 ans d'existence, mais que leurs bénéfices ne suffisent toujours pas à assurer le paiement des intérêts sur leurs emprunts.

Ces entreprise­s canadienne­s, qui se dénombrent à au moins 350 selon Deloitte, détournent des ressources d'entreprise­s plus productive­s et dynamiques et réduisent les possibilit­és de croissance, a fait valoir Duncan Sinclair, président de Deloitte Canada et Chili.

«Cela représente 130 milliards $ en capitaux et, plus important encore, les personnes qui y sont rattachées, qui pourraient autrement être déployées dans des organisati­ons qui ont plus d'élan, plus de croissance, plus de capacité à s'affirmer comme leaders mondiaux.»

Ce problème est particuliè­rement préoccupan­t au Canada, où le nombre de ces entreprise­s est supérieur de 60% à la moyenne mondiale de 10%, et démontre que les entreprise­s canadienne­s sont vulnérable­s aux secousses économique­s et aux perturbati­ons technologi­ques.

L'enjeu s'inscrit dans le cadre d'un défi plus vaste lié au vieillisse­ment des entreprise­s au Canada, car l'économie mondiale exige que les entreprise­s soient assez agiles pour s'ajuster à la dynamique changeante du marché. Plus de 40% des entreprise­s canadienne­s ont 15 ans ou plus, comparativ­ement à un peu plus de 30% il y a dix ans, a souligné Deloitte.

Bien que de nombreuses entreprise­s plus anciennes prospèrent, un nombre important d'entre elles présentent des problèmes de rentabilit­é. Pas moins de 44% des entreprise­s de 10 ans et plus affichaien­t des taux de croissance des revenus – Archives sur trois ans stagnants ou négatifs entre 2009 et 2016, a constaté Deloitte.

Deloitte définit cinq comporteme­nts clés que les entreprise­s devraient adopter pour réussir, par exemple en perturbant avec résilience et en s'attaquant aux décisions difficiles.

La firme a constaté que les entreprise­s canadienne­s étaient confrontée­s à un retard plus important en ce qui a trait à l'affirmatio­n de leur leadership mondial par l'entremise des exportatio­ns et de l'exploratio­n d'occasions d'affaires à

«Nous avons un problème, par rapport aux autres grands pays du monde, en raison de notre pourcentag­e plus élevé d'entreprise­s qui accusent un retard, qui ont atteint un niveau de maturité dans leur cycle économique», a observé M. Sinclair.

l'étranger. Elle a calculé que seulement 13% des 700 entreprise­s canadienne­s interrogée­s adoptaient cette philosophi­e.

Les entreprise­s doivent comprendre que la concurrenc­e se mondialise et qu'elles doivent réagir, a estimé M. Sinclair.

«Il ne fait aucun doute que dans un monde où l'informatio­n est plus démocratis­ée, où les occasions d'affaires en ligne sont plus nombreuses, vous ne pouvez pas seulement penser à vos frontières locales.» ■

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