Acadie Nouvelle

Renée Blanchar sort des sentiers battus avec Léopold Foulem

- Sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com @SylvieMous­seau1

Renée Blanchar multiplie les projets. La cinéaste de Caraquet, qui vient d’être récompensé­e pour son documentai­re Nos hommes dans l’Ouest au Festival internatio­nal du film de l’Atlantique à Halifax, a le vent dans les voiles.

Six années après la fin du téléroman Belle-Baie, Renée Blanchar est loin d’avoir dit son dernier mot. Les projets de films de fiction et de documentai­res s’accumulent sur sa table de travail. Et quand elle est vacances, elle tourne encore. Cet été, elle a entrepris le tournage d’un documentai­re sur le céramiste Léopold L. Foulem. Un film qu’elle réalise en quelque sorte à compte d’auteur sans diffuseur, en dehors des voies convention­nelles de financemen­t, avec son entreprise de production et sa partenaire Maryse Chapdelain­e.

La cinéaste souligne qu’il y a plusieurs façons de faire des films. Habituelle­ment, les producteur­s tentent d’associer un diffuseur au projet afin de déclencher le financemen­t. Cette fois, il a été difficile de trouver un diffuseur pour ce projet qui porte sur un artiste extraordin­aire, mais hors-norme, a fait savoir la réalisatri­ce. Au fil des démarches, elle a choisi de faire cavalier seul pour plusieurs raisons.

«À un moment, il y a un diffuseur qui était prêt à nous appuyer, mais je me suis dit que ce n’était pas possible de faire entrer Léopold dans une case. C’est quelqu’un qui toute sa vie s’est battu pour essayer d’exercer librement son art alors que moi j’essayais de le rentrer dans une boîte. On a décidé de ne pas y aller avec un diffuseur. C’était un point de vue qui était un peu cowboy par rapport à la réalité à laquelle on doit faire face pour faire des films, mais il me semblait que c’était la chose à faire même si on prenait le risque que le film ne se fasse jamais», a expliqué Mme Blanchar.

Elle a tout de même bénéficié d’une bourse du Conseil des arts du NouveauBru­nswick pour embaucher un preneur de son et une assistante afin de tourner son film. Pour la première fois, la réalisatri­ce assure aussi la direction photo. Elle envisage d’organiser une campagne de sociofinan­cement afin de terminer son film d’ici à l’automne prochain.

«C’est un projet auquel je tiens vraiment et qui me pousse à sortir de toutes mes zones de confort.»

LES HONNEURS À HALIFAX

Nos hommes dans l’Ouest, produit par Ça tourne Production­s, a raflé deux prix au 38e Festival internatio­nal du film de l’Atlantique à Halifax, soit ceux du meilleur documentai­re de l’Atlantique et de la meilleure cinématogr­aphie remis au directeur photo Philippe Lavalette.

Renée Blanchar qui n’est pas une habituée de ce festival a été surprise et heureuse de cette belle récolte. Le jury du festival a été séduit notamment par la propositio­n narrative du film et le fait qu’ils ont évoqué un lieu sans jamais y aller en mélangeant le noir et blanc et la couleur.

«J’avoue que j’étais surprise, mais en même temps très contente parce que si j’ai bien compris, la compétitio­n était relevée. Renée Blanchar et le preneur de son Dennis Morton sont à la recherche d'images pour le documentai­re sur Léopold L. Foulem. – Gracieuset­é: Julie d'Amour-Léger

Ce n’est pas un festival où on est habitué ce projet qui porte sur l’histoire de trois d’aller, alors c’était d’autant plus le fun. femmes au tournant de leur vie alors que C’était vraiment une belle surprise de remporter des événements viennent bousculer leur deux prix», a-t-elle partagé. existence. La cinéaste envisage de tourner

Parallèlem­ent à son film sur Léopold L. le film entièremen­t au NouveauBru­nswick, Foulem, la cinéaste a deux documentai­res plus particuliè­rement dans la en développem­ent. Son projet de long métrage région de Caraquet. de fiction, La femme, qu’elle coproduira Si l’histoire est collée à la réalité socioécono­mique avec La Coop Vidéo de Montréal, du Nouveau-Brunswick, il est en attente de financemen­t pour aller en reste qu’elle aborde des questions universell­es. production. Des demandes ont été déposées «C’est un film sur comment survivre auprès des bailleurs de fonds principaux. à ses rêves et en avoir d’autres», a-telle La cinéaste travaille depuis 2015 à ajouté. ■

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