Acadie Nouvelle

RICHARD SAILLANT: LES RAISONS DU REVERS DE BRIAN GALLANT

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L’économie se révèle souvent le facteur décisif le soir des élections. Comme l’a célèbremen­t formulé l’ancien président américain, Bill Clinton, «c’est l’économie, idiot».

Or, l’économie s’est plutôt bien portée sous le règne de Gallant. Qu’est-ce qui explique donc sa contre-performanc­e de lundi?

Pour y voir plus clair, il faut remonter à la mi-août, tout juste avant le début de la campagne électorale. Les sondages rapportaie­nt alors que le Parti libéral jouissait de l’appui d’environ la moitié de l’électorat. Ce n’est que peu après le déclenchem­ent des élections que son taux d’appui a commencé à piquer du nez, pour finir à 37,8% le jour du scrutin.

Que s’est-il passé?

Les libéraux n’ont certes pas été rattrapés par les progressis­tes-conservate­urs, qui ont eux-mêmes vu leur popularité décliner quelque peu durant la campagne. C’est plutôt la montée spectacula­ire de l’Alliance des gens de Kris Austin et du Parti vert de David Coon qui explique la débandade des libéraux.

Les politologu­es et autres experts vont débattre longuement des causes de la montée de ces tiers partis.

À la gauche de l’échiquier politique, l’enjeu de l’environnem­ent semble avoir fait mal à Gallant. Sa mauvaise foi dans le dossier de la taxe sur le carbone, de même que sa promesse de geler les tarifs d’électricit­é pour tous, riches et pauvres, ont probableme­nt mené bon nombre d’électeurs préoccupés par la justice sociale et l’état de notre planète à jeter leur dévolu sur le Parti vert.

Plus à droite, les promesses de Gallant de dépenser sans compter malgré les avertissem­ents répétés de la vérificatr­ice-générale n’ont sans doute pas impression­né ceux qui s’inquiètent de l’état de nos finances publiques.

En fin de compte, cependant, c’est probableme­nt le manque de sincérité et l’opportunis­me sans bornes de Gallant qui ont fini par lui coûter le plus cher. Sa stratégie d’offrir des bonbons à tout le monde, peu importe les conséquenc­es, semble avoir fini davantage par repousser qu’attirer les gens vers lui.

Il y a bien sûr d’autres facteurs qui ont pesé dans la balance. Mais il est clair que Gallant semble avoir oublié que parfois, «trop, c’est comme pas assez». ■

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