LES LIBÉRAUX SE TOURNENT VERS LES VERTS
Brian Gallant et les libéraux tendent la main au Parti vert pour continuer à gouverner.
Le chef du Parti libéral a annoncé mercredi après-midi qu’il avait l’intention de contacter les verts pour en arriver à une entente.
«Le caucus m’a donné le mandat de demander à nos responsables de contacter le Parti vert pour entamer une discussion pour voir si on peut en arriver à une sorte d’entente pour conserver la confiance de l’Assemblée et mettre en oeuvre les politiques progressistes que nous avons tous les deux mises de l’avant durant la campagne».
Brian Gallant a fait cette déclaration devant l’Assemblée législative en présence de tous les députés de son caucus.
M. Gallant s’est dit prêt à «écouter toutes les options» de collaboration, y compris celle d’une coalition formelle qui verrait le chef des verts, David Coon, prendre la tête d’un ministère.
Le leader du Parti libéral a répété que son parti ne conclura pas d’entente formelle avec le Parti progressiste-conservateur ou l’Alliance des gens puisque ces partis ne partagent pas les «mêmes valeurs» que le Parti libéral.
«Les droits de la personne, que ça soit les droits linguistiques ou le droit de la femme de choisir, ce sont des choses qui sont fondamentales pour notre parti. J’ai été clair (à ce sujet) lors de la campagne, peut-être aux dépens de notre succès dans certaines régions.»
Le Parti vert n’a pas souhaité commenter l’invitation du Parti libéral en fin de journée.
Dans une entrevue avec l’Acadie Nouvelle, mardi, le chef David Coon a toutefois indiqué qu’une coalition formelle avec les libéraux ou les progressistes conservateurs n’était «pas une priorité» pour son parti.
Le Parti vert pourrait toutefois consentir à une «entente de gouvernance» comme l’ont fait les verts de la Colombie-Britannique pour permettre au Nouveau Parti démocrate de gouverner, a mentionné M. Coon.
«Nous avons une occasion de changer la culture politique en augmentant la confiance entre les partis et la coopération entre les députés», a-t-il dit.
DÉFECTION?
Même si les 21 députés libéraux pouvaient compter sur l’appui des trois députés du Parti vert, il leur manquerait tout de même une voix pour avoir la majorité, sans compter la nécessité de nommer un président.
Brian Gallant semble toutefois penser que des députés progressistes-conservateurs pourraient faire défection.
«Je pense qu’il y a des membres du caucus conservateur qui seraient mal à l’aise dans une alliance avec l’Alliance des gens. Si c’est la route que choisit Blaine Higgs, vous allez en voir dans le caucus conservateur qui seront très mal à l’aise.»
M. Gallant a d’ailleurs admis que des responsables de son parti ont eu des «conversations» avec des députés des autres formations politiques pour essayer de les attirer dans le giron libéral.
Le Parti progressiste-conservateur a remporté 22 sièges, lundi soir, alors que l’Alliance des gens en a obtenu trois.
M. Higgs a déjà indiqué qu’il était prêt à travailler avec tous les partis, sans toutefois s’avancer jusqu’à parler de coalition.
Selon la porte-parole du Parti progressisteconservateur, Nicolle Carlin, la proposition des libéraux à l’intention du Parti vert est un «geste désespéré».
«Ce qu’on voit ici, c’est un chef qui veut tellement désespérément demeurer au pouvoir qu’il est prêt à essayer de se négocier un gouvernement dans les médias.»
Durant son point de presse sur les marches de l’Assemblée législative, Brian Gallant a indiqué que des membres de son parti avaient aussi été approchés par les progressistesconservateurs pour les convaincre de se joindre à l’équipe de M. Higgs.
«Blaine Higgs et les conservateurs essaient de faire croire qu’ils ne l’ont pas fait, mais j’ai vu les courriels tantôt», a-t-il dit.
Nicolle Carlin a toutefois nié ces allégations en bloc.
«Absolument pas. Brian Gallant est en train d’induire les Néo-Brunswickois en erreur intentionnellement. Il n’y a personne dans notre parti qui a contacté des députés libéraux pour leur demander de changer de parti.»
«Nous avons comparé la plateforme électorale du Parti vert à la nôtre et nous sommes d’avis qu’il existe plusieurs principes, valeurs et politiques précises qui sont semblables.»