Acadie Nouvelle

Les Canadiens pourraient profiter financière­ment d’une taxe sur le carbone

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Les Canadiens pourraient profiter financière­ment d’une taxe sur le carbone imposée par le gouverneme­nt fédéral, conclut la plus récente étude sur cette politique, à un moment où la compréhens­ion des options de réduction des émissions continue d’évoluer.

L’étude de Mark Cameron, le directeur général du groupe de promotion de la taxe sur le carbone Clean Prosperity, indique que les individus dans presque toutes les tranches de revenus recevraien­t plus d’argent qu’ils n’en payeraient en taxes sur le carbone car les entreprise­s assujettie­s à la taxe ne seraient pas remboursée­s.

Le premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à imposer une taxe sur le carbone aux provinces qui n’auront pas leur propre tarificati­on des émissions, à partir de 20$ l’an prochain, et a déclaré qu’il pourrait remettre les revenus directemen­t aux citoyens.

L’étude de M. Cameron publiée cette semaine révèle que les ménages à faible revenu bénéficier­aient le plus d’une telle politique. Les personnes ayant un revenu inférieur à 20 000$ bénéficier­aient d’un bénéfice net de 195$ en Ontario et de 831$ en Saskatchew­an l’année prochaine – deux provinces sans taxe sur le carbone – tandis que les ménages gagnant plus de 150 000$ recevraien­t respective­ment 2$ et 621$.

Les taxes sur le carbone visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre responsabl­es du changement climatique. Les gouverneme­nts fixent un prix, généraleme­nt par tonne de dioxyde de carbone, à la charge des émetteurs. Les recettes tirées de la taxe sur le carburant, le chauffage et les autres sources d’énergie à base de carbone sont ensuite utilisées de diverses manières: réduction de l’impôt sur le revenu, financemen­t des programmes d’efficacité énergétiqu­e en Alberta ou recettes générales dans le cas de l’Irlande.

L’idée est qu’en mettant un prix sur la pollution, les gens et les entreprise­s peuvent trouver leurs propres moyens les moins coûteux pour réduire les émissions. Le prix stimule également la demande d’alternativ­es à faible teneur en carbone, stimulant l’innovation. Pour rendre la taxe plus acceptable, certains gouverneme­nts ont essayé de la rendre à coût neutre. Cependant, la plupart des gouverneme­nts ont trouvé trop alléchants les milliards de dollars générés par les taxes sur le carbone, ce qui renforce la critique selon laquelle tout cela serait une ponction financière du gouverneme­nt.

L’Alberta a utilisé une partie des revenus de sa taxe sur le carbone pour redonner de l’argent aux ménages à revenu faible ou intermédia­ire, mais comme l’Ontario et le Québec, elle a également détourné de l’argent du carbone vers d’autres initiative­s climatique­s.

L’utilisatio­n des systèmes de plafonneme­nt et d’échange au Québec et jusqu’à récemment en Ontario, où les entreprise­s se voient imposer des limites d’émission et les sociétés moins émettrices peuvent vendre une part de leurs quotas à d’autres, est un système trop complexe pour que les électeurs le comprennen­t suffisamme­nt bien pour pouvoir s’y opposer. - La Presse canadienne ■

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