Les paysages fabuleux de Barbara Safran de Niverville
Une exposition majeure de l’artiste Barbara Safran de Niverville est présentée à la galerie Apple Art et à l’Aéroport international Roméo-LeBlanc du Grand Moncton. Rencontre primordiale rassemble de grandes oeuvres, des dessins, des maquettes et des études qui jettent un regard sur les liens entre l’environnement naturel et la présence des technologies.
Impossible de rester insensible devant les tableaux de Barbara Safran de Niverville qui nous transporte dans un univers de grands espaces étranges et lumineux inspirés par l’Islande, révélant aussi les traces laissées par l’humanité. Celle qui figurait parmi les finalistes en arts visuels aux prix Éloizes 2018 propose de parcourir l’ensemble de sa série Rencontre primordiale.
Certaines oeuvres de cette collection ont déjà été montrées notamment à Edmundston et Moncton, mais c’est la première fois que l’ensemble de la série est exposé. La galeriste Nausika Breau qui représente l’artiste tenait à exposer toute la collection. Comme ce sont des diptyques et des triptyques de grands formats, elle a choisi de présenter l’exposition à deux endroits: dans sa galerie de la rue StGeorge à Moncton et à l’aéroport de Dieppe.
«Ses formats sont larges. Je les trouve fascinants et ils ont besoin d’être vus par le public. Avec l’aéroport et la nouvelle galerie, ça nous donne l’occasion de les voir tous», a affirmé Mme Breau, qui est littéralement tombée en amour avec le travail de Barbara Safran de Niverville.
Cinq tableaux sont exposés à l’aéroport et cinq autres dans la galerie Apple Art. À ceuxci s’ajoute une série de dessins et de maquettes qui illustrent le cheminement et le processus de création de l’artiste avant d’arriver au résultat final.
«C’est super important d’avoir les études dans la galerie. C’est une artiste organisée. Elle fait beaucoup de recherches, des esquisses, des maquettes et de la photo pour se rendre au résultat final», a expliqué la galeriste.
Barbara Safran de Niverville est ravie de montrer son travail à l’aéroport qui lui donnera une visibilité nationale et internationale. Elle a réalisé cette série de grands tableaux à la suite d’une résidence de création en Islande. Ce sont des peintures sur panneaux de bois, auxquelles elle a intégré des plaques de plexiglas de différentes formes, donnant ainsi une certaine transparence à ses paysages.
L’ISLANDE, SOURCE D’INSPIRATION
«Quand j’ai fait des excursions dans les paysages en Islande, j’ai constaté comment le paysage ressemblait aux origines de la terre avant l’arrivée de l’humanité. On a vraiment ce sentiment parce qu’il y a de grandes étendues qui ne sont pas peuplées et tout d’un coup, on voit une installation technologique qui indique la présence de l’humanité. C’està-dire que les gens exploitent certains aspects de l’environnement pour continuer à survivre dans un climat difficile», a partagé l’artiste.
Elle s’intéresse tout particulièrement aux espaces naturels et aux traces que l’humanité laisse dans cet environnement.
«En allant en Islande, on pense qu’on va voir des terrains sauvages et quelque chose de vraiment ancien. C’est vrai, mais en même temps, il y a des centrales qui ramassent la vapeur thermique pour générer l’électricité afin de chauffer les maisons et des tours électriques qui traversent les champs entre les petites villes.»
Avant d’entreprendre cette série, elle a réalisé plusieurs études, des dessins, des maquettes et des photographies. Pour Rencontre primordiale, elle a pris au-delà de 3000 photographies. Fascinée par le contraste entre les propriétés des surfaces, elle a choisi d’intégrer du plexiglas afin de représenter la glace ou l’eau. Ce n’est pas la première fois qu’elle utilise ce matériau dans ses tableaux. Pendant ses études de maîtrise en art visuel, un professeur de Boston lui avait déconseillé d’utiliser le plexiglas, mais l’artiste de Moncton a décidé de suivre sa propre voie créative. Ses premières oeuvres ont attiré l’attention rapidement et son travail lui a valu une nomination aux Éloizes. Avec ses tableaux, elle espère susciter une réflexion sur l’environnement.
«L’humanité a laissé des traces partout sur la terre et on ne peut pas atteindre un endroit où l’on n’est pas passé déjà. Des fois, ce sont des traces qu’on n’aime pas beaucoup. Je trouve que ce n’est pas quelque chose à négliger. On est capable de mieux surveiller et sauvegarder notre environnement sans nuire à l’humanité.»
Le vernissage de l’exposition Rencontre primordiale se tient le jeudi 27 septembre en deux parties. L’exposition sera d’abord inaugurée à l’Aéroport international RoméoLeBlanc du Grand Moncton, de 15h30 à 17h. Le vernissage se poursuivra ensuite à la Galerie Apple Art de 17h à 20h. ■