Dans l’univers nocturne de Simon Daniel
Aux ambiances planantes, à cheval entre la musique expérimentale aux sonorités étonnantes et la pop alternative, l’album Nightcrawler de Simon Daniel explore les forces créatives de la nuit. L’auteur-compositeur-interprète de Moncton offre un disque personnel, sans compromis et à son image.
Simon Daniel ne s’en cache pas. Il est lui-même un oiseau nocturne. C’est à la tombée du jour qu’il devient le plus créatif. La plupart des chansons de cet album ont été composées la nuit et la majorité de l’enregistrement s’est fait aussi en soirée.
«Il y a quelque chose de particulier dans la nuit, on dirait que le comportement des gens change. Il y a quelque chose en nous qui fait qu’on est dans l’obscurité et que l’on se permet d’être créatif, de laisser un peu son instinct prendre le dessus. C’est un peu un thème que j’aborde dans l’album», a expliqué le chanteur et musicien.
La chanson-titre Nightcrawler a déclenché l’écriture de toutes les pièces de l’album. L’album n’a que le titre en anglais, puisque l’ensemble du projet est francophone. Huit chansons en français et une pièce instrumentale composent cet opus qui se veut une métaphore autour du jour et de la nuit, représentant les forces qui habitent l’être humain, entre son désir de se laisser aller et celui de prendre ses responsabilités.
«Dans l’album au complet, on suit un peu un personnage qui est un oiseau de nuit, qui se sent à l’aise dans l’obscurité qui est dans le laisser-aller. La nuit représente la liberté tandis qu’à l’opposé, le jour représente la prise de responsabilité. C’est un peu comme le désordre versus l’ordre, la liberté versus la responsabilité», a-t-il poursuivi.
Tout en étant introspectif, il reste que l’album est loin d’être autobiographique. L’auteur ne raconte pas sa vie, préférant offrir de l’espace à l’interprétation et beaucoup de liberté à l’auditeur.
Après avoir lancé un minidisque Jaune en octobre 2015, Simon Daniel signe ici son premier album complet qu’il a voulu réaliser à son image. Il s’est associé à l’auteur-compositeur Pierre-Philippe «Pilou» Côté pour assurer la réalisation de ce disque. De nombreux musiciens ont collaboré à l’enregistrement, dont Sébastien Michaud (cuivres et arrangements de cuivres).
Pour écrire les pièces, il est souvent parti d’explorations sonores lui inspirant des mélodies. Parallèlement à sa quête musicale, il a écrit les textes de ses chansons tout en puisant dans les notes qu’il prend lorsque l’inspiration surgit. Il compare son processus de création à la réalisation d’un casse-tête. Ce sont parfois de longues pièces qui se comparent à de petits films.
«On ne s’est vraiment pas mis de barrières à savoir si les chansons passeront à la radio. J’avais vraiment le goût qu’on se permette d’explorer jusqu’au bout. J’aime beaucoup la musique électronique et les groupes qui ont un peu une qualité cinématographique dans leur musique.»
Passionné par son métier d’auteur-compositeur, Simon Daniel confie que ce nouvel album lui a donné envie de replonger dans l’écriture.
L’album sort le 2 octobre. Il y aura des spectacles de lancement à Montréal (le 2 octobre à 17h à l’Escogriffe), à Caraquet (le 4 octobre à 17h aux Grains de folie) et à Moncton (le 5 octobre à 20h au Centre culturel Aberdeen). Celui qui arrive tout juste d’offrir des vitrines en France et à Montréal a créé un nouveau spectacle basé sur l’album. Il sera entouré de quatre ou cinq musiciens, dépendant des endroits. Au Festival Acadie Rock à Moncton, il avait donné un petit avant-goût de ce spectacle qui s’annonce planant. ■