Impasse à Fredericton: les municipalités en mode attente
Bien que l’impasse politique dans laquelle est plongée la province est devenue le feuilleton le plus suivi au Nouveau-Brunswick, dans les municipalités, la vie continue. Elles espèrent que la situation se résout rapidement afin qu’elles puissent poursuivre le travail sur de nombreux dossiers.
Malgré la confusion à Fredericton, les fonctionnaires poursuivent leur travail, mais il y a parfois des limites à ce qui peut être accompli. Qu’un projet soit de grande envergure ou non, il exige souvent l’éventuelle participation d’un ministre à un moment donné dans le processus.
«En ce moment, on est un peu dans une période d’attente. Le gouvernement libéral est toujours officiellement le gouvernement et les ministres sont toujours les ministres, mais évidemment, il n’y a rien de nouveau qui va ressortir tant que cette situation ne soit pas réglée», affirme Yvon Godin, maire de Bertrand, dans la Péninsule acadienne.
À Bertrand, plusieurs projets, petits et grands, sont en développement. Parmi ceuxci, l’installation d’un monument au centre du carrefour giratoire pour embellir un secteur de la municipalité.
«C’est quelque chose qu’on peut retirer en hiver. C’est simplement pour ajouter un peu de beauté en plein milieu du village. Il n’obstrue pas la vue. Tout est prêt de notre côté, mais je dois quand même avoir la permission du gouvernement pour le placer là. Ça ne lui coûte rien, mais j’ai besoin que quelqu’un me dise oui. Je suis en contact avec quelqu’un et ça avance bien, mais est-ce que je vais avoir besoin de quelque chose par écrit à la fin?»
À Shippagan, la municipalité veut enfin procéder au nettoyage du terrain de l’ancien Gino’s Gas Bar, à l’entrée de la ville.
La mairesse Anita Savoie Robichaud espérait conclure l’affaire avant l’élection, mais pour différentes raisons, les choses ont pris un peu plus de temps que prévu.
L’ancienne station-service, située à l’intersection de la route 113 et de l’avenue Hôtel de Ville, est à l’abandon depuis plusieurs années. Officiellement, le terrain appartient toujours au gouvernement provincial. La municipalité est prête à en faire l’acquisition pour la somme symbolique de 1$.
«Pour qu’on puisse l’acquérir, il faut une signature du ministre des Transports et de l’Infrastructure, mais en attendant, les fonctionnaires font le reste du travail. Nous avons plusieurs dossiers qui continuent d’avancer grâce aux fonctionnaires.»
Le plan de la municipalité est de démolir les structures existantes sur le terrain. Une parcelle pourrait être vendue à une entreprise avoisinante qui désire agrandir son stationnement. L’élargissement de l’intersection est aussi envisagé.
«Je pense que ce sera un délai de seulement quelques semaines ou mois, mais j’aurais voulu que ça se règle avant les élections. Ça n’a pas été le cas.»
Au sein de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, on reconnaît que plusieurs dossiers se trouvent actuellement sur la glace, mais Frédérick Dion, directeur général de l’organisme, tient à nuancer la situation et à se faire rassurant.
Plus généralement, les municipalités attendent toujours une réponse à la proposition de partager 33% du total des revenus de la taxe d’accise sur la vente de produits du cannabis. L’achat et la consommation de ces produits deviendront légaux à compter du 17 octobre.
«On a entamé les discussions il y a plusieurs mois. On a une position ferme à ce sujet. On veut un partage de revenus dans l’ensemble du monde municipal. Est-ce que le parti qui formera le nouveau gouvernement va nous apporter une réponse rapide? Il faudra attendre avant de voir. Au niveau des autres dossiers, on a quand même hâte de voir qui formera le prochain gouvernement, mais on comprend qu’il y a un processus en place qui doit être respecté.» ■
«Comme on dit, le feu n’est pas pris dans la cabane.»