Acadie Nouvelle

CHICAGO: COURSE HISTORIQUE POUR SHELLEY DOUCET

- robert.lagace@acadienouv­elle.com @RobLagace

Historique. Voilà le genre de course qu’a réalisée Shelley Doucet, dimanche, au Marathon de Chicago.

Bien que son plan était de battre sa marque provincial­e de 2h45m46s réalisée en avril 2017 à Boston, Shelley Doucet aspirait dans les faits à un chrono sous la barre des 2h40m. Elle rêvait donc à du jamais vu, comme la fois où Réjean Chiasson a franchi le fil d’arrivée en 2h17m48s le 16 octobre 2011 à Toronto.

La coureuse de Quispamsis a non seulement pulvérisé son record, mais elle a aussi réalisé son rêve en terminant les 42,2 km en deux heures, trente-huit minutes et quarantene­uf secondes.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Shelley Doucet s’est comportée comme une Rolex dans les rues de Chicago. Imaginez, elle a complété la première moitié de son marathon en 1h19m24s, puis la seconde moitié en 1h19m25s. Une petite seconde de différence. Faut le faire.

Elle a terminé en 15e place chez les dames et au deuxième échelon parmi les Canadienne­s. Seule la Québécoise Mélanie Myrand a fait mieux qu’elle avec un temps de 2h34m08s.

«J’étais terrifiée d’avoir dit que je voulais briser les 2h40m. J’ai même regretté d’avoir dit ça. Réussir un tel chrono, c’était un objectif A+ pour moi», affirme-t-elle.

«Surtout que la dernière fois que je m’étais entraînée spécifique­ment pour une course sur route, j’avais obtenu un chrono de 1h17m07s lors d’un demi-marathon à Houston en janvier. Je me disais alors que c’était possible de courir un marathon en 2h41m. Ensuite, au cours de l’été, je me suis davantage concentrée sur les courses en montagne et de sentier. Ce n’est que récemment que j’ai pris part à des courses sur route, mais c’était surtout des entraîneme­nts. Ça ne me disait pas réellement où j’en étais avec ma forme physique. Bien sûr, je savais que j’étais en forme, mais le marathon est une distance difficile. Tu ne cours jamais vraiment une telle distance à l’entraîneme­nt», explique Doucet.

«Je me disais que dans le meilleur des scénarios, je parviendra­is peut-être à réussir un 2h39m59s. D’autant plus que les directeurs de la course sont venus nous avertir que les conditions étaient loin d’être parfaites avec du vent, de l’humidité et des routes glissantes», ajoute-t-elle.

LA COLLINE DU DERNIER KILOMÈTRE

Évidemment, le résultat nous démontre que la course s’est nettement mieux déroulée que prévu pour elle.

«J’avais peur de me retrouver dans un no man’s land. Finalement, je me suis retrouvée dans un groupe de plusieurs coureurs et cela pour plus de 30 km. Grâce à ça, je me suis sentie très forte et en contrôle. Beaucoup plus que je ne l’avais imaginé. Je savais alors que le seul moyen de ne pas briser les 2h40m serait de me blesser en glissant sur une flaque d’eau.

«Évidemment, tu ne réussis pas un tel chrono sans que ça fasse mal, particuliè­rement vers la fin. Nous avions d’ailleurs un vent de face dans les cinq derniers kilomètres avec la seule véritable colline du parcours dans les derniers 300 mètres. C’est difficile de courir ainsi après un tel effort», dit-elle.

«Mais dans le dernier kilomètre, j’ai vu mon entraîneur (John Lofranco) qui m’a alors crié que je me dirigeais vers un chrono de 2h38m. Je me doutais bien que je m’en allais sous les 2h40m, mais je n’étais pas certaine parce que je n’avais pas un bon signal sur le GPS de ma montre. Les paroles de John m’ont donc donné l’élan pour grimper la colline. Je ne voulais rien savoir de terminer dans les 2h39m», mentionne-t-elle avec humour.

TRAVAIL ACHARNÉ ET PATIENCE

Quarante-huit heures après son exploit, Shelley Doucet se dit toujours sous le choc. Mardi, elle a même pris le temps de réfléchir au chemin parcouru depuis ses débuts dans ce sport il y a cinq ans.

«Au fil des ans, j’ai vu beaucoup de femmes courir à travers le pays et plusieurs m’ont impression­né par ce qu’elles ont accompli. Il n’y a pas si longtemps, je ne pouvais pourtant même pas comprendre qu’une femme puisse courir un marathon dans les 2h30m. C’est quand même incroyable que je sois rendue à ce niveau. Je dirais que c’est mon travail acharné et ma patience qui sont récompensé­s», indique-t-elle.

Shelley Doucet occupera maintenant les prochaines semaines à encourager ses enfants en tant que spectatric­e (ou entraîneur­e), que ce soit dans le basketball, la danse, le hockey et le football.

Ensuite, elle prévoit se remettre au boulot afin de se préparer pour le Marathon de Rotterdam. Et si tout peut bien aller, elle aimerait battre bien sûr ses records provinciau­x dans le marathon, le demi-marathon et le 10 miles. Et elle a aussi les yeux sur les marques provincial­es du 8 km, du 10 km et du 15 km qui sont depuis plus de 20 ans la propriété de son idole Patty Blanchard.

Parmi les autres Néo-Brunswicko­is qui ont pris part au marathon, notons son conjoint Evan Doucet (2h53m41s), Lindsay Laltoo (3h21m54s), Corinne Fournier (3h40m37s), Hans Laltoo (3h44m59s) et Johanne Thériault (4h32m05s). ■

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Shelley Doucet a pulvérisé la marque provincial­e féminine pour un marathon. - Gracieuset­é
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