Acadie Nouvelle

Cannabis: les policiers canadiens font face à des règles sévères

- Jim Bronskill

L'Associatio­n canadienne des policiers estime que certains services de police songent à appliquer des politiques insensées et carrément insultante­s afin d'encadrer la consommati­on de cannabis chez les agents qui ne sont pas en service, une fois que l'utilisatio­n récréative de la marijuana deviendra légale au Canada dans une semaine.

La Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) et le Service de police de Toronto envisagera­ient d'interdire toute consommati­on de cannabis un mois avant le début d'un quart de travail. À Calgary, cette politique est encore plus stricte: la grande majorité des policiers ne pourraient tout simplement pas «fumer un joint» pendant leurs temps libres.

Tom Stamatakis, président de l'Associatio­n canadienne des policiers, se demande pourquoi certains services traitent le cannabis différemme­nt d'autres produits tout aussi légaux qui peuvent altérer les facultés - comme l'alcool ou les médicament­s sur ordonnance. Il estime que les états-majors ne font pas confiance aux policiers pour décider s'ils sont aptes à se présenter au travail.

Le président de l'associatio­n affirme en entrevue qu'il n'y a eu aucune consultati­on sérieuse sur l'élaboratio­n et la mise en oeuvre de politiques raisonnées qui seraient basées sur la majorité plutôt que sur les cas particulie­rs.

Les services de police d'Ottawa et de Vancouver font partie des corps policiers qui se sont dotés de politiques particuliè­rement permissive­s en la matière: ils autorisent la consommati­on de cannabis en dehors des heures de travail, sans restrictio­n de temps, à condition que les policiers soient aptes à assumer leurs fonctions. En revanche, l'Associatio­n canadienne des policiers a appris que la GRC interdirai­t à ses membres de consommer du cannabis 28 jours avant le travail.

«Cela équivaut dans les faits à une interdicti­on totale», a estimé M. Stamatakis.

La GRC, qui travaillai­t toujours sur sa politique la semaine dernière, n'avait aucun commentair­e supplément­aire à formuler mardi.

L'Associatio­n des policiers de Toronto n'a pas encore reçu la directive officielle du plus important corps policier municipal du pays. Elle procédera alors à une analyse juridique de son contenu afin de s'assurer «qu'elle est conforme aux convention­s collective­s, aux lois, aux droits et libertés de la personne, et à la jurisprude­nce», a indiqué son président, Mike McCormack.

Le gouverneme­nt a rappelé qu'il est interdit de se trouver dans un lieu de travail de juridictio­n fédérale avec les facultés altérées, y compris par l'alcool, les opioïdes, le cannabis ou toute autre drogue légale ou illégale. Le Secrétaria­t du Conseil du Trésor a demandé aux ministères et agences de mettre à jour leurs codes de conduite et leurs politiques connexes afin de tenir compte de la légalisati­on du cannabis, le 17 octobre. ■

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