UN MOMENT HISTORIQUE
La succursale de Cannabis NB deviendrat-elle un El Dorado pour le tourisme et l’achat «vert» gaspésien?
Depuis des années, le Nouveau-Brunswick vit un «déficit commercial» avec le Québec en ce qui a trait à la vente d’alcool, et surtout de bières. Moins dispendieuse en Gaspésie, les consommateurs néo-brunswickois voyagent souvent de loin pour en faire le plein de l’autre côté du pont J.C. Van Horne. Mais avec le début de la vente de cannabis en magasin ce mercredi, les rôles pourraient bien s’inverser.
C’est qu’on ne retrouve aucune succursale de la Société québécoise du cannabis en Gaspésie. La plus proche se trouve en effet à plus de deux heures de route de Campbellton, soit à Rimouski. Ainsi, l’endroit le plus près pour les Gaspésiens pour se procurer légalement du cannabis (outre qu’en ligne) sera la succursale restigouchoise.
La situation peut d’ailleurs se transposer à la région du Témiscouata alors que les citoyens de l’endroit seront beaucoup plus près de la succursale d’Edmundston que de Rimouski (encore là, la plus près).
Porte-parole d’Alcool NB et de Cannabis NB, Mark Barbour avoue qu’il est possible qu’une affluence de consommateurs québécois entraîne des ventes plus élevées que prévu dans les succursales néo-brunswickoises.
«C’est une observation et une interprétation plausibles de la situation et ce serait intéressant de voir ce que cela donne au cours des prochains mois. Mais, à ce moment-ci, on ne peut que spéculer sur le sujet. Chose certaine, la raison de la présence des magasins à Campbellton et à Edmundston n’a rien à voir avec la proximité du Québec ou de leurs magasins. Nous n’avons pas pris en considération les clients de ces provinces. Pour le moment, notre unique souci est de bien répondre aux besoins de notre population et non de s’occuper de ce qui se passe dans les autres provinces», exprime-t-il.
Selon lui, l’emplacement des magasins a plutôt été sélectionné à partir des transactions d’alcool et sur l’aspect «central» de chaque région.
«On a choisi ces endroits par souci de bien servir notre population locale. Campbellton, par exemple, est une communauté passablement au centre du Restigouche (de Jacquet River à Saint-Quentin) et où beaucoup d’autres services sont offerts. Son choix allait donc de soi», dit-il.
LÉGAL D’UN CÔTÉ, ILLÉGAL DE L’AUTRE
La promesse électorale de hausser à 21 ans l’âge légal de l’achat et de la consommation de cannabis faite par la Coalition Avenir Québec - le nouveau parti au pouvoir à l’Assemblée nationale - pourrait par ailleurs s’avérer un autre atout pour le NouveauBrunswick.
Selon M. Barbour, les consommateurs québécois auront tout le loisir de venir effectuer leurs achats au Nouveau-Brunswick si besoin est, pourvu par contre qu’ils respectent les lois.
«La loi du Nouveau-Brunswick stipule que nous pouvons vendre du cannabis à quiconque est âgé de 19 ans et plus. Au Québec, il est question d’augmenter l’âge limite, mais pour l’instant c’est 18 ans», explique-t-il.
Ainsi, le consommateur doit se plier aux règles de la province dans laquelle il se trouve. Cela signifie que même si l’âge légal est de 18 ans au Québec, le consommateur ne pourra acheter au Nouveau-Brunswick avant ses 19 ans. À l’inverse, un jeune Néo-Brunswickois de 18 ans pourra acheter du cannabis au Québec, tout comme il peut acheter de l’alcool et fréquenter un débit de boisson actuellement. Mais gare à lui s’il revient dans sa province avec du cannabis en sa possession.
Rappelons que la loi canadienne stipule que l’on peut transporter avec soi un maximum de 30 grammes de cannabis. ■