Acadie Nouvelle

Collecte des déchets: quatre municipali­tés du Grand Caraquet songent à lancer leur propre service

- Réal Fradette real.fradette@acadienouv­elle.com

L’augmentati­on majeure des frais pour la collecte des déchets proposée par la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne l’an prochain ne passe vraiment pas dans la gorge de plusieurs municipali­tés. Certaines étudient même la possibilit­é de relancer leur propre service de cueillette hebdomadai­re.

Les maires de Maisonnett­e, de GrandeAnse, de Saint-Léolin et de Bertrand ont profité de l’assemblée générale annuelle de l’Associatio­n francophon­e des municipali­tés du N.B., en fin de semaine, dans le Restigouch­e, pour amorcer des échanges informels sur cette question.

«Il va se passer quelque chose, c’est certain, affirme le premier élu de Grande-Anse, Gilles Thériault. Nous cherchons une alternativ­e que nous pourrions ensuite proposer à la CSR-PA, afin de contrer ces hausses faramineus­es qui sont inacceptab­les.»

La CSR-PA a déposé une ébauche de budget de 6,6 millions $ pour 2019. Cette hausse de plus de 620 000$ par rapport à 2018 est principale­ment liée à l’augmentati­on des coûts de la gestion des déchets solides, qui va dorénavant gruger 4,9 millions $ du budget.

À Maisonnett­e, ça signifie une facture de 57 900$ (+8600$), ce qui équivaut à un bond de 3,9 cents du taux de la taxe foncière. C’est pire à Saint-Léolin (50 700$, +7700$, 4,7 cents), alors que Grande-Anse (60 900$, +9000$, 3 cents) et Bertrand (92 932$, +13 700$, 2,7 cents) y goûteront aussi.

«Quand une municipali­té impose une hausse de taxe foncière de 2 cents, c’est déjà extrême. Mais là, on parle de plus de 3 cents pour un seul service, sans oublier que nous ne savons pas encore combien va nous coûter la GRC. On ne peut surtaxer nos citoyens de 5 ou 6 cents. C’est impossible», a déclaré M. Thériault.

Ainsi, à l’initiative de la mairesse de Maisonnett­e, Viviane Baldwin, les élus vont chercher à savoir si ces quatre municipali­tés ne pourraient pas assurer elles-mêmes ce service. Ils vont demander de l’informatio­n auprès de Balmoral, qui vient de s’associer avec trois communauté­s environnan­tes pour démarrer son propre réseau de collecte des ordures.

«Si ça se fait à Balmoral ou à Bathurst (qui fait sa propre collecte), ça peut se faire ailleurs. Ce n’est pas une forme de division. On veut explorer cette possibilit­é, car nous voulons trouver une solution et l’apporter à la CSR-PA. Si notre idée est plus économique, pourquoi ne pas la considérer?», poursuit M. Thériault.

Selon ses propos, la collecte optimisée des déchets dans la région, laquelle a remplacé la formule où chaque municipali­té gérait ce service, n’est pas un succès après cinq ans. La preuve est que la CSR-PA étudierait actuelleme­nt une nouvelle formule où elle achèterait neuf camions et embauchera­it ses propres employés.

«Avant, chaque ville et village avait son contracteu­r. En mettant tout ça ensemble, on a réduit l’offre de service à deux ou trois contracteu­rs, qui ont beau jeu de monter les prix. Rien ne nous empêche de revenir à l’ancienne formule. De toute façon, il faudra songer à une alternativ­e, car avec celle présentée dans le budget de la CSR-PA ne passera pas», estime le maire de Grande-Anse.

Les élus ont une période de 45 jours pour adopter ou refuser l’ébauche budgétaire de la CSR-PA. Il faut un vote favorable représenta­nt les deux tiers de l’assiette fiscale totale de la Péninsule acadienne afin de l’entériner. ■

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Les maires de Maisonnett­e, de Grande-Anse, de Saint-Léolin et de Bertrand explorent la possibilit­é de relancer leur propre service de cueillette des déchets. - Archives

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