Report des élections partielles: les municipalités mécontentes
Les villes et les villages du NouveauBrunswick demandent à Fredericton d’accorder davantage de ressources à Élections NB pour combler rapidement les sièges vacants dans les municipalités malgré le risque d’un scrutin provincial précipité.
Élections NB a indiqué récemment aux municipalités que les élections partielles municipales prévues pour le 3 décembre seraient retardées afin que l’agence «puisse de préparer à toute éventualité» à la suite des résultats des élections provinciales du 24 septembre.
L’Union des municipalités du NouveauBrunswick (UMNB) réprouve cette décision et demande à Élections NB de commencer à planifier les élections partielles dès que possible.
«Ce n’est pas le rôle d’Élections NB de faire un choix entre des élections provinciales et municipales. C’est pourquoi l’UMNB sollicite des rencontres immédiates avec la directrice générale des élections, Kim Poffenroth, et avec les chefs des partis représentés à l’Assemblée législative», a déclaré le président de l’Union, Wayne Sturgeon.
Au moins 26 postes, dont quatre postes de maire, ont déjà été déclarés vacants ou sont sur le point de l’être dans les municipalités de la province.
Élections NB a fixé la nouvelle date pour les élections partielles au 6 mai 2019, même si certains sièges de conseillers municipaux sont vacants depuis avril 2018, déplore l’UMNB.
Le délai proposé signifie donc que certains sièges seront vacants pendant plus d’un an, ce qui laissera des résidents sans représentation locale et nuira au fonctionnement de certains conseils, selon l’Union.
À Aroostook, les sièges qui sont vacants signifient que le conseil ne peut pas atteindre le quorum et sera incapable d’adopter un budget. Ce qui signifie que les décisions seront prises par Fredericton plutôt que par le maire et les conseillers élus.
D’autres collectivités s’approchent dangereusement de cette situation, selon l’Union des municipalités, comme Tracadie qui a perdu quatre membres de son conseil en six mois.
«La vie ne peut pas s’arrêter parce qu’il y a un gouvernement minoritaire à Fredericton. Tout au long des élections, nous avons entendu plusieurs candidats, qui sont maintenant députés, souligner l’importance de gouvernements locaux solides. Nous avons maintenant besoin de les entendre de nouveau. Cessez de retarder la démocratie et laissez les municipalités retourner au travail», a indiqué M. Sturgeon.
La Ville de Shediac a perdu son maire, Jacques LeBlanc, qui a été élu député.
Sackville, Moncton et Saint-Jean ont perdu un conseiller chacun au profit de l’Assemblée législative.
UN MANQUE DE RESSOURCES
La directrice générale des élections n’était pas disponible, mardi, pour répondre aux critiques de l’Union des municipalités. Kim Poffenroth a cependant indiqué dans une déclaration écrite qu’Élections NB ne «dispose pas des ressources nécessaires (...) pour se préparer efficacement et simultanément à deux élections à grande échelle.»
L’agence manque notamment de personnel formé, d’espace d’entrepôt suffisant et de soutien technique pour mener à bien les deux processus électoraux à la fois, selon la directrice générale.
La décision de reporter les élections municipales partielles «n’a pas été prise à la légère», a assuré Mme Poffenroth.
«Étant donné l’incertitude liée à la présence d’un gouvernement minoritaire, Élections Nouveau-Brunswick doit prendre les mesures nécessaires pour nettoyer le matériel utilisé lors de la récente élection de septembre, reconstituer les approvisionnements et se concentrer sur la préparation d’une autre élection provinciale.»
L’Union des municipalités ne blâme pas directement Élections NB pour sa situation difficile. C’est à Fredericton d’assurer que l’agence possède toutes les ressources dont elle a besoin pour remplir son mandat malgré les circonstances exceptionnelles, selon la directrice générale de l’UMNB Margot Cragg.
«La directrice générale des élections ne devrait pas être dans cette situation. Il faut lui donner les ressources dont elle a besoin et cesser de retarder la démocratie locale.»
Le premier ministre Brian Gallant n’a pas fermé la porte à cette idée, mardi, sans non plus faire de promesse.
«Nous allons faire ce que nous pouvons pour nous assurer (qu’Élections NB) a les ressources nécessaires», a-t-il dit celui qui tentera d’obtenir la confiance de l’Assemblée législative la semaine prochaine pour demeurer au pouvoir.
«Je ne veux pas parler pour les chefs des autres partis, mais je ne peux qu’assumer qu’ils sympathisent aussi avec Élections NB étant donné la situation dans laquelle elle se trouve. ■