Santé mentale: 11% plus d’interventions mobiles en situation de crise
De plus en plus de personnes ont recours aux services de l’Équipe mobile d’intervention en situation de crise en santé mentale dans le Sud-Est. Le nombre d’interventions effectuées par l’équipe de cinq travailleurs sociaux de Moncton a grimpé de plus de 11% dans la dernière année, passant de 2936 à 3263, de 2016 à 2017.
Les deux porte-paroles de l’équipe ont présenté ces chiffres lors d’une réunion du Réseau de santé Vitalité, à Moncton, mardi après-midi. Leur équipe offre des services aux gens du Grand Moncton, du comté de Kent et du comté d’Albert, de 12h à 22h, 365 jours par an.
Selon Denise Fortin-Sergent, gestionnaire des programmes en santé mentale, la hausse des interventions n’est pas nécessairement due à un plus grand nombre de crises en santé mentale. Elle serait plutôt causée par une amélioration de l’efficacité des services, notamment grâce à un partenariat avec le Service de Codiac de la GRC.
«Ç’a favorisé la qualité de nos interventions et aussi le nombre d’interventions. Elles sont mieux ciblées.»
Mme Fortin-Sergent croit malgré cela que son équipe n’arrive pas à répondre complètement à la demande. Elle explique qu’il est «difficile d’estimer le besoin potentiel» des services offerts par son groupe.
«C’est difficile d’identifier le nombre d’appels qu’on manque. On est pas mal certain qu’il y a plus de besoins que ce à quoi on est capable de répondre.»
«C’est très différent d’une journée à l’autre. Chaque type de crise est différente. Certaines journées, les interventions sont plus nombreuses, d’autres un peu moins. Les interventions peuvent se suivre l’une en arrière de l’autre.»
Mme Fortin-Sergent affirme que l’embauche de plus de travailleurs sociaux serait une avenue pour remédier au problème. Il y a cependant d’autres pistes de solution, comme le dépistage précoce des troubles psychiatriques ou des dépendances par les médecins de famille.
Avec sa collègue, la coordinatrice de l’équipe mobile Nadine Roy-LeBlanc, Mme Fortin-Sergent a décrit les défis affrontés au quotidien. Elles observent notamment une stigmatisation et une discrimination des troubles psychiatriques par les professionnels de la santé.
«L’environnement à l’urgence n’est pas toujours propice pour la livraison des services aux clients. Il y a une incompréhension ou une stigmatisation des clients qui ont des problèmes de santé mentale. Et ce n’est pas juste à l’urgence, mais ailleurs dans les services. On le retrouve partout», affirme Mme Roy-LeBlanc.
L’équipe d’intervention travaille afin d’améliorer ses services. Elle organise notamment quatre réunions par année avec des dirigeants des services de santé, en plus de mener des campagnes de sensibilisation.
«On veut continuer à s’améliorer. Pour nous, c’est important», assure Mme FortinSergent. ■