Le rabais sur le pétrole canadien ne devrait pas stimuler la production
Les dépenses et la production du secteur canadien du pétrole et du gaz naturel ne devraient pas connaître de croissance d’ici à ce que de nouvelles possibilités s’offrent aux entreprises pour acheminer leurs produits vers les marchés d’exportation, a estimé mardi un analyste du secteur de l’énergie.
Selon Jon Morrison, de la Banque CIBC, les importants rabais consentis à la production de pétrole lourd et léger au Canada, par rapport aux prix de référence américains, ne devraient pas se résorber de sitôt. Cette situation prive les producteurs de l’argent nécessaire pour accroître leurs budgets de forage.
Le rapport de l’analyste est de mauvais augure pour le secteur des services énergétiques canadien, alors que l’industrie entre dans la saison de forage hivernale. Cette période est traditionnellement la plus occupée de l’année, puisque le sol gelé offre un meilleur accès à certains sites.
Selon M. Morrison, les conditions météorologiques exceptionnellement humides en Alberta en septembre devraient se traduire par de plus faibles résultats du troisième trimestre pour les sociétés de services des champs pétroliers.
Aux yeux de l’analyste, l’Ouest canadien n’aurait toujours pas la capacité de pipeline nécessaire même si le pipeline de remplacement de la canalisation 3 d’Enbridge était achevé d’ici 2020.
Ce projet en particulier devrait augmenter la capacité du réseau de 370 000 barils par jour.
Il prédit que la situation à court terme s’améliorera – mais pas suffisamment pour permettre une croissance de l’activité – si les exportations de pétrole brut par rail doublent, comme il s’y attend, pour atteindre le niveau record de 450 000 barils par jour d’ici la fin de cette année.
«Nous croyons que cette réalité commencera à peser dans les budgets de dépenses en immobilisations de 2019, et qu’un certain nombre de producteurs sont susceptibles de reporter la publication de leurs prévisions officielles au mois de janvier. En outre, nous pensons que beaucoup d’entre eux annonceront probablement des programmes de développement ne montrant qu’une croissance de production faible, voire nulle», affirme le rapport de M. Morrison.