Acadie Nouvelle

Cannabis: Québec est prêt, l’Ontario rechigne

- Mélanie Marquis

À quelques heures de l’entrée en vigueur de la légalisati­on du cannabis, le premier ministre ontarien Doug Ford a écrit au premier ministre Justin Trudeau pour se plaindre que les choses vont trop vite. Du côté du Québec, on se dit prêt à affronter la situation.

Le ministre fédéral des Affaires intergouve­rnementale­s, Dominic LeBlanc, a déploré mardi que l’on commence «à exagérer ou tirer l’alarme à feu» alors que l’on est «à vingt minutes de minuit», car selon lui, les provinces ont eu suffisamme­nt de temps pour se préparer.

Dans sa missive datée du 16 octobre, le premier ministre Ford soutient que les forces policières ne sont pas prêtes à composer avec le problème de la conduite avec facultés affaiblies par la drogue, et il enjoint le gouverneme­nt libéral à poser «immédiatem­ent» des gestes pour s’attaquer à l’enjeu.

Le ministre LeBlanc a balayé ces allégation­s du revers de la main. «Les autorités policières confirment qu’elles sont prêtes. Alors moi, je fais beaucoup plus confiance aux autorités policières qu’aux politicien­s conservate­urs sur ces enjeux-là», a-t-il lancé en mêlée de presse.

Du côté de Québec, le gouverneme­nt désigné de la Coalition avenir Québec (CAQ) est «prêt»; une modificati­on législativ­e sera «rapidement» mise de l’avant afin de respecter les engagement­s formulés pendant la campagne électorale, a indiqué le porte-parole Mathieu St-Amand.

Il a précisé que les fonctionna­ires ont déjà amorcé le travail, et que les modificati­ons législativ­es devraient venir «fort probableme­nt d’ici la fin de l’année». C’est donc dire que les jeunes de 18 ans auront quelques semaines pour se procurer légalement du cannabis.

Car «nous avons été clairs sur nos intentions de ramener l’âge légal à 21 ans, notamment en raison des études qui démontrent clairement que les risques permanents au cerveau associés à cette substance augmentent plus elle est consommée en bas âge», a noté M. St-Amand.

Le cannabis est légal au Canada depuis minuit, le mercredi 17 octobre.

TRUDEAU VEUT RASSURER

À son arrivée au parlement, mardi matin, le premier ministre Justin Trudeau a fait valoir que les parents devront aussi avoir une bonne discussion avec leurs enfants au sujet de la consommati­on de cannabis.

Il a répété que la réglementa­tion du marché du cannabis au pays – une des promesses de sa campagne électorale de 2015 – contribuer­a à garder le cannabis hors de la portée des enfants et à lutter contre le marché noir.

Le premier ministre a aussi soutenu que le gouverneme­nt fédéral s’employait également à rendre le système de traitement des demandes de pardon plus accessible pour les Canadiens qui ont été par le passé reconnus coupables de possession simple de cannabis.

Le premier ministre a dû faire face à des pressions, y compris au sein de son propre caucus, pour se pencher sur cet enjeu de la suspension du casier judiciaire, en raison des conséquenc­es de telles accusation­s de possession simple pour les Canadiens marginalis­és.

Murray Rankin, porte-parole du Nouveau Parti démocratiq­ue en matière de justice, a récemment déposé un projet de loi aux Communes prévoyant la suspension du casier judiciaire (ou «pardon») pour les Canadiens qui ont été accusés de possession simple. ■

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Dominic LeBlanc

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