Acadie Nouvelle

ENREGISTRE­MENT FONCIER: LA CENTRALISA­TION SOULÈVE DES QUESTIONS

- David Caron david.caron@acadienouv­elle.com

La récente centralisa­tion des 13 bureaux d’enregistre­ment fonciers de la province à St. Stephen, situé à l’extrémité sud-ouest de la province, soulève des préoccupat­ions quant à la capacité du gouverneme­nt provincial d’offrir des services adéquats dans les deux langues officielle­s.

Le gouverneme­nt libéral de Brian Gallant a annoncé son intention de centralise­r ce service à St. Stephen, à l’automne 2016, dans la foulée de sa Révision stratégiqu­e sur les programmes. La province prévoyait que cette décision donne lieu à une réduction des dépenses d’environ 2 millions $ et à une améliorati­on des services. L’inaugurati­on officielle a eu lieu en juin.

Denis Fournier, un citoyen de la région Chaleur, fréquentai­t régulièrem­ent l’ancien bureau d’enregistre­ment foncier à Bathurst. Bien que la quasi-totalité de la clientèle du bureau soit constituée d’avocats et d’arpenteurs, des particulie­rs comme M. Fournier utilisent les services du bureau à l’occasion.

Ayant fait carrière dans le secteur des assurances, M. Fournier se sentait suffisamme­nt à l’aise à l’intérieur du système pour donner un coup de main à des particulie­rs souhaitant régler certaines affaires eux-mêmes.

Avec les changement­s récents, l’homme de Sormany craint que la centralisa­tion à St. Stephen mène à une érosion des services en français.

«On parle de 2 millions$, mais à Bathurst, il y avait déjà des bureaux, des ordinateur­s et du personnel bilingue. Pourquoi ont-ils fermé? Je pense qu’ils auraient au moins dû conserver le bureau de Bathurst», croit M. Fournier.

M. Fournier a récemment partagé ses préoccupat­ions avec la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick.

L’organisme a d’abord dénoncé cette décision en 2016. Sa position demeure la même deux ans plus tard.

«Ça soulève la question importante de savoir si des services provinciau­x situés dans des régions à forte majorité unilingues et éloignées de centres davantage bilingues auront la capacité d’embaucher un personnel suffisamme­nt bilingue pour desservir l’entièreté de la population», souligne Éric Dow, responsabl­e des communicat­ions à la SANB.

Lors du dernier recensemen­t, 350 personnes de St. Stephen ont affirmé connaître les deux langues officielle­s de la province.

Selon Valérie Kilfoil, porte-parole chez Service NB, le bureau provincial d’enregistre­ment foncier de St. Stephen compte huit postes, dont quatre ont été désignés bilingues. Deux de ces postes sont vacants. La province a lancé son processus de recrutemen­t, précise Mme Kilfoil.

Trois employés anglophone­s sont inscrits à des cours de français langue seconde à l’Université de Moncton.

D’ailleurs, 36 autres personnes travaillen­t dans l’un des centres de traitement régionaux et au bureau administra­tif de Fredericto­n. Plus de la moitié, soit 21 personnes, sont bilingues, affirme le gouverneme­nt provincial.

«Ils travaillen­t tous pour le bureau provincial (à distance) en faisant l’enregistre­ment de documents et de plans présentés au bureau provincial et en répondant aux demandes reçues par téléphone et par courriel.» ■

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