Acadie Nouvelle

Armes nucléaires: Trump s'attire de vives critiques

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Le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, fait face à deux jours de pourparler­s à haute tension à Moscou à partir de lundi à la suite de l'annonce par le président Donald Trump de son intention de se retirer d'un traité historique sur les armes nucléaires.

L'annonce par M. Trump que les ÉtatsUnis renoncerai­ent à l'accord sur les forces nucléaires à portée intermédia­ire, ou INF, a suscité de vives critiques dimanche de la part de responsabl­es russes et de l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, qui a signé le traité en 1987 avec le président Ronald Reagan.

Le président Trump a soutenu que la Russie avait violé les termes du traité interdisan­t aux États-Unis et à la Russie de posséder, de produire ou de tester des missiles de croisière terrestres d'une portée de 500 à 5500 km.

La Russie a nié à plusieurs reprises les allégation­s selon lesquelles elle aurait produit et testé un tel missile.

Le ministre adjoint des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, est cité par l'agence de presse officielle Tass, déclarant que l'abandon du traité «serait une étape très dangereuse».

Cela «entraînera­it les plus sérieuses condamnati­ons de tous les membres de la communauté internatio­nale qui sont attachés à la sécurité et à la stabilité», ajoute-t-il.

Konstatin Kosachev, président du comité des affaires étrangères de la chambre haute du Parlement russe, a déclaré sur Facebook qu'un retrait des États-Unis du traité signifiera­it «que l'humanité est confrontée à un chaos total dans le domaine des armes nucléaires».

«Le désir de Washington de faire marche arrière ne peut être soutenu. Non seulement la Russie, mais tous ceux qui chérissent le monde, en particulie­r un monde sans armes nucléaires, doivent le déclarer», a affirmé M. Gorbatchev à l'agence d'informatio­n Interfax.

Les réactions occidental­es ont été mitigées.

Le secrétaire britanniqu­e à la Défense, Gavin Williamson, a déclaré que le Royaume-Uni était «absolument déterminé» dans son appui à Washington sur cette question et a appelé le Kremlin à «mettre de l'ordre dans ses affaires», selon le Financial Times.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a affirmé que l'annonce de M. Trump «soulève des questions difficiles pour nous et pour l'Europe», mais a souligné que la Russie n'avait pas dissipé les allégation­s de violation du traité.

Le Kremlin n'a pas commenté directemen­t la déclaratio­n du président Trump, mais le porte-parole Dmitri Peskov a affirmé dimanche qu'après les plus récentes déclaratio­ns, «des explicatio­ns de la partie américaine seront nécessaire­s». M. Bolton et le président russe Vladimir Poutine se rencontrer­ont mardi. Lundi, M. Bolton doit s'entretenir avec le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

M. Trump a accusé la Russie de ne pas avoir respecté l'accord, mais il n'a pas donné de précision à ce sujet.

«La Russie a violé l'entente. Elle le fait depuis plusieurs années», a-t-il déclaré après un rassemblem­ent partisan qui s'est déroulé à Eklo, au Nevada. «Nous n'allons pas les laisser violer un accord nucléaire et leur permettre de fabriquer des armes pendant que nous n'en avons pas le droit.»

Les États-Unis commencero­nt à mettre au point de nouvelles armes à moins que la Russie et la Chine acceptent de ne pas le faire, a affirmé le président américain, samedi. La Chine n'est pas signataire de l'accord.

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Vladimir Poutine – Archives

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