Acadie Nouvelle

ENCEINTES ET INQUIÈTES

- Guillaume.cyr@acadienouv­elle.com

Plusieurs femmes enceintes de la Péninsule acadienne se retrouvent dans une situation difficile en raison de l’interrupti­on temporaire des services d’obstétriqu­e à l’Hôpital régional Chaleur, à Bathurst. Les futures mères seront peut-être contrainte­s de rallonger leur route pour donner naissance.

Un accoucheme­nt apporte déjà son lot de stress et d’inquiétude­s, la situation actuelle ne fait qu’empirer les choses. Un manque de personnel oblige les futures mamans à opter rapidement pour une alternativ­e.

«Je suis à presque 39 semaines et j’apprends que le service va fermer pendant trois jours l’hôpital de Bathurst. L’accoucheme­nt de mon premier enfant a été assez rapide, donc un 30 minutes de plus peut faire toute la différence», explique Geneviève Godin, de Bertrand.

Cette localité de la Péninsule acadienne se situe à 45 minutes de route de Bathurst. Il faut 40 minutes de plus pour se rendre à l’hôpital de Miramichi et 55 minutes de plus pour se rendre à celui de Campbellto­n.

«Un imprévu est si vite arrivé et on ne sait jamais ce qui va se passer. Tout peut se porter à merveille, comme je pourrais avoir besoin d’une césarienne.»

Elle n’est pas seule à vivre cette situation. Katia Plourde, de Robertvill­e (près de Bathurst), nécessite davantage de soins avec une césarienne planifiée pour un bébé en position de siège.

Une troisième mère déplore aussi qu’elle doive choisir une nouvelle option pour la naissance de son enfant.

«Un accoucheme­nt représente un énorme stress et 15 minutes peuvent faire une grosse différence. Surtout que mon premier accoucheme­nt a été très rapide», explique Marie-Josée Cloutier, de Shippagan, dont la grossesse arrive à 38 semaines mercredi.

«Le plan que tu planifies tombe à l’eau. Je ne connais pas l’hôpital, je ne connais pas le personnel et ils ne m’ont jamais vu. De plus, le personnel n’a pas mon dossier», explique-t-elle avec amertume.

OPTIONS LIMITÉES

Mme Plourde ajoute que les options sont limitées pour aider ces femmes qui doivent se débrouille­r par elles-mêmes.

«Si au moins l’hôpital avait transféré les dossiers dans une autre institutio­n et m’avait préparée pour que je me rende dans un autre lieu. Le problème est de me rendre sur place.»

«Si nous avions pu au moins nous rendre à Bathurst et ensuite prendre une ambulance pour être transférée à un autre endroit, mais il manque aussi d’ambulances dans la région», constate-t-elle.

Elle déplore aussi qu’il n’y a pas la possibilit­é d’opter pour une sage-femme.

PAS LA PREMIÈRE FOIS

Le manque d’infirmière­s est un problème récurrent dans la région, selon Shanie Chiasson-Boudreau, de Bathurst, qui a donné naissance à son enfant le 24 juillet.

«Ça fait longtemps qu’il y a un manque de personnel et ça place les femmes enceintes à risque si on perd nos eaux et qu’on doit faire une heure de voiture pour se rendre à Miramichi ou à Campbellto­n.»

Katia Plourde assure que le problème n’est pas relié au travail des infirmière­s, qu’elle qualifie d’exemplaire, mais bien dû «au gouverneme­nt qui fait des coupures dans les services de santé».

«Aucun numéro de téléphone ne m’a été fourni. L’hôpital m’a seulement informé que je devais me rendre à Miramichi ou à Campbellto­n pour une chirurgie qui demande de la planificat­ion et un plan de secours.»

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Geneviève Godin, de Bertrand, en compagnie de sa famille. - Gracieuset­é
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