BRIAN GALLANT JOUE SON AVENIR
Le gouvernement de Brian Gallant joue son avenir à Fredericton en présentant un discours du Trône qui fait la part belle au compromis et à la collaboration.
Afin d’obtenir la faveur de l’opposition, les libéraux ont présenté un ordre du jour fortement inspiré des plateformes des autres partis politiques, mardi, à Fredericton.
Ils proposent notamment de s’attaquer à la pénurie de travailleurs paramédicaux, au glyphosate et au déficit budgétaire.
Les libéraux ont aussi mis de l’eau dans leur vin en omettant plusieurs de leurs promesses électorales comme le gel des tarifs d’électricité, l’élargissement du programme de scolarité gratuite et les millions de dollars en investissement dans les infrastructures.
Le Parti libéral doit convaincre au moins quatre députés de l’opposition de voter pour son discours du Trône dans deux semaines afin de demeurer au pouvoir.
«Il sera important que les quatre partis politiques trouvent un terrain d’entente afin de servir les intérêts de la population du Nouveau-Brunswick», a souligné le gouvernement dans le discours qui a été lu par la lieutenante-gouverneure, Jocelyne Roy-Vienneau.
Le gouvernement suggère aussi plusieurs initiatives pour modifier le fonctionnement de l’Assemblée législative et faire plus de place aux partis d’opposition.
Les libéraux souhaitent notamment accorder le statut de parti officiel à l’Alliance des gens et au Parti vert même si ceux-ci n’ont pas fait élire suffisamment de députés selon le règlement.
Ils veulent aussi faciliter la tenue de votes libres à l’Assemblée et la comparution de témoins durant l’étude des projets de loi.
Ils suggèrent également de préparer une partie du budget provincial en comité législatif et devant public en vue d’atteindre l’équilibre budget en 2020-2021, soit un an plus tôt que prévu.
«Notre approche, et l’approche que les gens du Nouveau-Brunswick exigent, c’est de collaborer entre députés. Nous acceptons humblement le résultat des élections. Il faut s’ajuster et c’est ce que nous proposons aujourd’hui», a déclaré le ministre Roger Melanson après la présentation du discours du Trône.
Son chef, le premier ministre Brian Gallant, a été le seul des quatre leaders à ne pas se présenter pour répondre aux questions des médias.
UNE PANOPLIE D’INITIATIVES
Le discours du Trône contient une panoplie d’initiatives qui ont été proposées par au moins deux des quatre partis politiques durant la campagne électorale, dont la hausse du salaire minimum, l’équité salariale dans le secteur privé, l’augmentation du budget de la vérificatrice générale et l’examen des redevances sur les ressources naturelles.
En santé, le gouvernement propose de faire un examen du système de facturation des médecins et d’élaborer une stratégie de recrutement des professionnels de la santé comme les infirmières et les infirmièrespraticiennes.
Le Parti libéral veut aussi créer davantage de centres de santé pour réduire les temps d’attente à l’urgence.
En ce qui concerne les ratées du système ambulancier, le gouvernement suggère qu’un comité parlementaire réalise un examen public du système d’ici au 15 décembre.
Au sujet du glyphosate, le Parti libéral soutient qu’un comité devait étudier la possibilité d’imposer une «interdiction progressive» de cet herbicide controversé qui devrait être «fondée sur des preuves tangibles».
Les municipalités et les propriétaires de logements locatifs pourraient voir certains de leurs souhaits exaucés. Le gouvernement suggère d’étudier la modernisation du régime d’imposition municipale et l’élimination de la double taxation sur les logements locatifs.
Les libéraux veulent également qu’un comité étudie la possibilité de soumettre la population à un plébiscite sur le vote à 16 ans, le vote préférentiel et la représentation proportionnelle lors des élections municipales.
Selon l’agenda législatif, les députés devraient se prononcer officiellement sur le discours du Trône le 2 novembre.
Si les libéraux perdent la confiance de la Chambre, la lieutenante-gouverneure devrait alors demander aux progressistes conservateurs d’essayer de former un gouvernement avec la présentation d’un nouveau discours du Trône. ■