Cueillette des déchets: l’augmentation de la facture passe très mal à Tracadie
Ça sent mauvais pour la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne. L’adoption de son budget 2019 - et surtout l’approbation de la hausse majeure de plus de 620 000$ du coût de gestion des déchets solides - ne tient plus qu’à un fil.
La Municipalité régionale de Tracadie pourrait imiter les communautés dissidentes du Grand Caraquet et s’opposer à la proposition de la CSR-PA, le 28 novembre. Si c’est le cas, l’organisation régionale devra retourner à ses calculs et établir une nouvelle ébauche budgétaire.
Le maire de Tracadie, Denis Losier, a indiqué que les élus se donnaient encore une période de réflexion de deux semaines avant de se positionner sur cet épineux dossier.
L’augmentation de la contribution de la ville pour ce service - 320 000$, ce qui représente 3,2 cents sur la taxe foncière qui est déjà de 1,39$ par 100$ d’évaluation - ne passe pas comme une lettre à la poste.
Lundi soir, les conseillers ont exprimé leurs inquiétudes face à cette situation qui viendrait serrer un peu plus la gorge financière de la municipalité. Ils ont suggéré d’étudier la possibilité que la Ville gère ellemême le service à ses citoyens.
«Pour Tracadie, c’est une augmentation majeure. Parler d’une hausse de taxe foncière de plus de 3 cents, c’est déjà beaucoup pour nos citoyens, sans oublier les surprises qui s’en viennent avec les coûts de la GRC. Nos prochaines discussions là-dessus seront assez ardues», a reconnu le maire.
Tracadie a un pouvoir énorme sur la survie du projet budgétaire de la CSR-PA.
L’organisation a besoin d’un appui représentant les deux-tiers de l’évaluation fiscale totale de la région pour adopter un estimé de 6,6 millions $, dont 4,8 millions $ pour la gestion des déchets solides.
Comme la ville a une assiette fiscale (plus de 1 milliard $) supérieure au tiers de ce que possède la région, sa seule voix est suffisante pour jeter aux poubelles l’ébauche fiscale.
L’élu ajoute que la municipalité ne portera pas seule le fardeau d’un éventuel rejet du budget 2019 de la CSR-PA. M. Losier rappelle que plusieurs communautés de la région ont déjà fait savoir leur mécontentement face à la hausse majeure des coûts de collecte des déchets, due à un bond de 40% des soumissions des entrepreneurs et à une hausse de 4$ la tonne imposée par le site d’enfouissement de Red Pine, près d’Allardville.
Des contracteurs ont déjà demandé une rencontre avec la Ville pour offrir leurs services de collecte des déchets. Le maire a également exprimé ses préoccupations sur la possibilité que la CSR-PA lance son propre service de cueillette des ordures et du recyclage.
«On pourrait parler à des contracteurs pour la cueillette de nos ordures et comparer les coûts avec ce que nous donnons chaque année à la CSR-PA. Quant à l’idée de créer un service, c’est bien la première année, mais il faut penser à plus long terme, comme l’achat de camions, l’embauche d’employés, payer les bénéfices sociaux, etc. Ce sont des frais que les municipalités devront absorber», compare M. Losier. ■