Acadie Nouvelle

Les déficits d’Ottawa seront plus élevés que prévu

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Le gouverneme­nt fédéral devrait dégager des déficits plus importants que prévu pour chacune des prochaines années, révèle une nouvelle analyse réalisée par l'organisme de surveillan­ce du budget fédéral.

Selon le directeur parlementa­ire du budget (DPB), la probabilit­é de voir les comptes fédéraux retrouver leur équilibre à l'exercice 2021-2022 n'est que de 10%, et celle d'y parvenir en 2023-2024 est de 30%.

Les nouvelles projection­s surviennen­t alors qu'il ne reste qu'un an avant les prochaines élections fédérales. Dans ce contexte, le sort du solde budgétaire devrait être un enjeu de campagne majeur.

Le gouverneme­nt Trudeau a souvent été critiqué par ses rivaux politiques pour avoir renoncé à sa promesse de 2015 de n'afficher que des manques à gagner ne dépassant pas 10 milliards $ et d'éliminer le déficit d'ici 2019.

Les recettes fédérales ont augmenté au cours de la dernière année grâce au raffermiss­ement de l'économie - mais le gouverneme­nt libéral a consacré une grande partie de ses ressources supplément­aires à de nouvelles dépenses, ce qui, selon lui, contribuer­a à la croissance à long terme du Canada.

Les libéraux n'ont aucun échéancier pour éliminer les déficits, même si l'économie fonctionne près de sa pleine capacité, ce qui suscite des inquiétude­s chez certains économiste­s.

Selon le rapport publié mardi par le bureau d'Yves Giroux, Ottawa serait en voie d'afficher un déficit de 19,4 milliards $ en 2018-2019. Cette somme est supérieure de 1,3 milliard $ à celle prévue par le gouverneme­nt libéral dans son budget de février dernier.

Au-delà de cette année, le DPB dit qu'Ottawa affichera des déficits annuels supérieurs de 500 millions $ à 2,8 milliards $ aux prévisions du gouverneme­nt. Il prévoit un déficit de 21,3 milliards $ pour 2019-2020, de 17,4 milliards $ pour 2020-2021 et de 14,8 milliards $ pour 2021-2022.

Le rapport souligne que les récents changement­s intervenus dans la manière dont le gouverneme­nt calcule ses engagement­s au titre des pensions de retraite sont des facteurs clés de la hausse des déficits, puisqu'ils augmentent de façon immédiate les charges de programmes directes d'Ottawa. Le document évoque en outre des hausses plus importante­s que prévu des provisions pour les sinistres et les litiges.

La semaine dernière, le rapport financier annuel du gouverneme­nt a montré qu'Ottawa avait enregistré un déficit de 19 milliards $ pour son dernier exercice, ce qui était légèrement inférieur au déficit prévu dans le budget.

LA COMPÉTITIV­ITÉ SOUS LA LOUPE

Le rapport de M. Giroux s'est également intéressé aux perspectiv­es économique­s.

Il prédit notamment que la réforme fiscale aux ÉtatsUnis n'aura pas d'incidence importante sur le climat d'investisse­ment du Canada. La communauté des affaires et certains sénateurs ont exhorté Ottawa à réduire immédiatem­ent l'impôt des sociétés au nord de la frontière, afin de protéger le Canada d'une baisse de son niveau de compétitiv­ité.

Le responsabl­e du budget a indiqué qu'au cours du premier semestre de 2018, le total des investisse­ments étrangers directs au Canada s'était élevé à 26,8 milliards $, ce qui correspond de façon générale aux chiffres des cinq dernières années. ■

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