La collecte des déchets monopolise les discussions des élus de la Péninsule
Les premiers flocons de neige tombent sur la Péninsule acadienne, annonciateurs du prochain hiver. Mais février arrivera bien assez vite. Peut-être même trop vite au goût de la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne.
Car c’est en février que débuteront les nouveaux contrats de collecte des déchets dans six des 11 zones de la région. Cependant, plusieurs municipalités refusent de payer les augmentations majeures projetées des coûts de ce service - 47% de plus exigés par les contracteurs privés et 4$ la tonne de plus au site d’enfouissement de Red Pine.
Les poubelles risquent-elles donc de rester dans la rue cet hiver? Le président de la CSR-PA et maire de Néguac, Georges Savoie, est convaincu que non. Mais le temps presse, admet-il.
«Nous n’avons pas beaucoup de temps. En fait, on a très peu de temps. Nous devons nous asseoir et discuter pour trouver une solution. Qu’est-ce que ce sera? Devra-t-on négocier avec les contracteurs? Consulter? Évaluer le prix pour lancer notre propre collecte? Emprunter pour acheter des camions? Il faut se décider car le problème est sérieux», témoigne l’élu.
Déjà, les membres de la CSR-PA - les 14 municipalités et cinq représentants de DSL ont amorcé les échanges à ce sujet. Jeudi soir à Néguac, il se sont rencontrés de nouveau en réunion extraordinaire - c’était le seul point à l’ordre du jour - et il est fort probable que cet exercice sera répété à quelques reprises avant le 28 novembre, date prévue pour le vote concernant l’adoption du budget de l’organisation pour 2019.
Des villages du Grand Caraquet ont notamment lancé la possibilité de gérer entre eux la collecte des ordures. La Municipalité régionale de Tracadie a également laissé entendre qu’elle pourrait assurer ce service à ses citoyens. Même la CSR-PA jongle avec l’idée de coordonner elle-même le ramassage des ordures et du recyclage.
«Toutes les options sont sur la table, renchérit M. Savoie, qui sait que les discussions seront certainement animées. Nous faisons face à une hausse de 47% du coût des contrats dans six zones pour 2019. Il est donc logique de croire que l’augmentation sera similaire quand nous renouvellerons les contrats dans les cinq autres zones de la région l’an prochain. Ce sera extrêmement difficile d’encaisser un ajout de 3 à 4 cents sur la taxe foncière juste pour des poubelles. On sait déjà que ça ne passe pas et que cela n’a pas de sens. Vaut-il mieux gérer tout ça collectivement ou chacun de notre bord? Nous devons dénouer ce dilemme. Car au bout du compte, nous devrons être capables de ramasser les déchets en février d’une façon ou d’une autre.»
M. Savoie trouve également que la question monopolise un peu trop autour de la table de la CSR-PA. Pendant qu’on parle de poubelles, on doit mettre de côté les bons coups de la région, regrette-t-il. ■