Edmundston en Musique: des perles locales à découvrir
«Il y a beaucoup de bons talents musicaux dans le Madawaska, mais nous sommes un peu laissés de côté. En même temps, ce n’est pas seulement la faute des autres; c’est à nous aussi de nous grouiller l’cul et de se faire valoir.» Dans ces deux phrases énoncées avec flegme et franchise, Alexandre Dionne, parrain et maestro du 11e festival Edmundston en Musique, résume bien la situation particulière du milieu culturel dans sa région.
S’il est vrai que certains Madawaskayens ont réussi à se tailler une bonne réputation en Acadie et même à l’échelle internationale – on peut penser notamment au poète Sébastien Bérubé, aux sopranos Chantal Dionne et Suzie LeBlanc, ou à l’artiste visuel Luc A. Charette –, beaucoup d’autres restent encore à découvrir.
Or, Alexandre Dionne refuse de voir le verre à moitié vide. Il croit plutôt qu’un festival comme celui qu’il parraine au cours des prochains jours constitue une porte ouverte pour tous les gens de la province à découvrir ces perles locales dont il fait partie.
«Je pense que notre nationalisme régional a eu de bons effets en ce qui concerne la vitalité de notre communauté. Mais ç’a aussi eu des conséquences un peu plus néfastes, dans le sens que ça nous a parfois isolés du reste de l’Acadie. Mais le Congrès mondial acadien qui s’est tenu chez nous en 2014 a vraiment réveillé les gens», souligne celui qui a deux albums à son actif,
Va où le vent te mène (2013) et Anarchiste de salon (2016) et qui a aussi été sacré au Gala de la chanson de Caraquet l’an dernier.
Le «maître» symbolique du 11e Edmundston en Musique qui aura lieu du 8 au 10 novembre constate également que le festival prend de l’ampleur d’année en année.
«J’y ai moi-même participé trois fois en tant que talent de la relève et ce que j’en retiens surtout, ce sont les rencontres que j’y ai faites avec d’autres musiciens et artisans de partout du milieu de la musique. C’est sûr que ça m’a permis de me faire connaître un peu aussi, mais ces échangeslà sont aussi importants sinon plus que de seulement monter sur scène», précise Alexandre Dionne, ajoutant avoir été très surpris et surtout touché d’avoir été choisi comme parrain cette année.
«Le proverbe dit que nul n’est prophète en son pays, mais moi je suis quand même bien connu à Edmundston et les environs. J’ai été d’autant plus ému que les responsables du festival fassent appel à moi parce que je crois vraiment en la qualité de nos talents chez nous. Il y a beaucoup de jeunes qui veulent et qui vont se faire connaître dans les prochaines années et j’aurai la chance de leur transmettre un peu mon savoir et ma passion durant le festival, en plus de leur donner des conseils.»
Et, évidemment, l’univers folk-country engagé et superbement ficelé d’Alexandre Dionne occupera une place de choix à travers ce magma d’événements.
«C’est très flatteur d’être le maestro d’Edmundston en Musique, parce que c’est aussi une façon pour les organisateurs de souligner mes accomplissements et ça me fait chaud au coeur. Je compte bien également rencontrer les autres participants, comme Raphaël Butler, à qui je n’ai encore jamais parlé mais dont la musique m’intéresse beaucoup. Je pense que ça va être un bon festival cette année», soutient Alexandre Dionne avec entrain. ■