BALLON SUR GLACE: RÉALISER SON RÊVE AU MINNESOTA
Le sexagénaire de Pigeon Hill sera au Mondial de ballon sur glace au Minnesota
Il n’y a pas seulement qu’à 40 ans qu’on peut tenir bon et passer au travers. On peut aussi le faire à 60 ans. Euclide Blanchard, un pur produit de GrosseButte, autre nom donné à la localité de Pigeon Hill, s’apprête à réaliser son rêve de gamin en prenant part dès mardi au Mondial de ballon sur glace qui aura lieu à Blaine, une petite municipalité dans l’État du Minnesota.
Blanchard, âgé exactement de 60 printemps, en sera à un premier tournoi de ballon sur glace depuis 2004, année où il a pris part à ses derniers Championnats canadiens à Longueuil. Il avait alors 46 ans.
Quand on lui demande s’il commence à se sentir nerveux à l’idée de prendre la route pour cette nouvelle aventure, il s’exclame en riant: «Je sais juste que j’ai hâte en maudit!»
Euclide Blanchard n’est pourtant pas le dernier venu. En fait, si Pigeon Hill est souvent mentionnée dans les conversations traitant de ballon sur glace, c’est en raison des exploits de bonshommes tels que lui, Florent Hébert, ainsi que les frères Plourde (Réjean et Jean-Marie) et Guignard (Georges-Aimé et Louis-Philippe). Ce sont eux qui sont derrière la légende.
«J’ai dû arrêter de jouer parce que j’ai commencé à travailler dans l’Ouest. Si ça n’avait pas été du travail, jamais je n’aurais arrêté. Le ballon balai, c’était ma vie. J’ai pris part à 20 championnats canadiens», raconte-t-il.
«Mais à Noël, comme j’avais arrêté l’Ouest, on m’a demandé si j’étais intéressé à aller au Mondial des 40 ans et plus. C’était mon rêve de faire au moins un Mondial», affirme Blanchard.
Il prend d’ailleurs très au sérieux cette participation au Mondial. Il s’entraîne régulièrement, que ce soit sur la bicyclette stationnaire ou encore à l’Aréna des Îles.
«J’ai 60 ans, je m’entraîne et j’adore ça. Je me suis cependant fait mal la semaine dernière. C’est arrivé à cause d’une idée de fou qui m’est passé par la tête. D’habitude, j’embarque sur la glace et je prends la peine de me
réchauffer une bonne demi-heure avant de pousser à fond. Mais là, j’ai seulement fait deux tours de la patinoire en courant lentement, puis j’ai décidé tout d’un coup de courir à pleine vitesse. (Câ…), je me suis aussitôt étiré un muscle derrière la cuisse. J’étais complètement découragé», confie celui qui a perdu près de 30 livres dans sa préparation.
Heureusement, son fils Hubert lui a conseillé d’aller voir le massothérapeute Stéphane Boudreau. Ça adonne bien, ce dernier évoluera dans la même équipe que Blanchard à Blaine.
«Hubert m’a conseillé d’aller voir Stéphane. Il m’a dit: ‘’Papa, va voir ce gars-là, il fait des miracles’’ (rires). Je suis donc allé le voir et ça va déjà beaucoup mieux. Lors de mes trois derniers entraînements, même si j’y vais mollo, je n’ai ressenti aucune douleur. Ça regarde bien», dit-il.
«Je sais bien que ça ne sera pas facile pour moi, mais je crois que ça vaut la peine de faire des sacrifices pour réaliser son rêve. Ce Mondial, je vois ça un peu comme boucler la boucle», ajoute en riant ce grand partisan du Canadien de Montréal. ■