Acadie Nouvelle

Des cas rares de paralysie ressemblan­t à la polio se manifesten­t au Canada

- Sheryl Ubelacker

Des cas rares de paralysie semblables à la poliomyéli­te ont commencé à se manifester chez certains enfants canadiens, à la suite de dizaines de cas signalés aux États-Unis, ces dernières semaines.

Cette maladie, appelée myélite flasque aiguë, provoque une faiblesse musculaire dans un ou plusieurs membres et survient généraleme­nt après une infection virale.

Le docteur Jeremy Friedman, pédiatre en chef à l’Hôpital pour enfants malades de Toronto, n’a pas voulu donner un nombre précis, mais a affirmé que les médecins de l’hôpital torontois avaient vu moins de 20 cas de paralysie des membres depuis le début septembre - dont une douzaine confirmés comme étant des cas de myélite flasque aiguë.

Ce nombre peut sembler faible, mais M. Friedman a souligné que l’hôpital de Toronto ne recense habituelle­ment qu’environ deux cas de cette maladie par an et que le risque d’incidence annuel est d’environ un cas par million d’enfants.

Il a indiqué lundi que la maladie se manifeste chez les enfants «par une faiblesse soudaine ou la paralysie d’un ou de plusieurs membres», généraleme­nt «d’un seul côté du corps».

Le déclencheu­r de la maladie est inconnu, mais les examens d’imagerie par résonance magnétique montrent que les personnes atteintes présentent une anomalie inflammato­ire dans une région de la moelle épinière appelée la corne antérieure.

UNE PRÉDISPOSI­TION GÉNÉTIQUE?

Bien qu’ils n’en soient pas encore certains, de nombreux médecins pensent que ceux qui développen­t une myélite flasque aiguë peuvent avoir une prédisposi­tion génétique sous-jacente à la maladie.

La semaine dernière, les Centres de contrôle des maladies aux États-Unis ont fait état de plus de 60 cas confirmés dans 22 États américains au cours des dernières semaines. Depuis le début de l’année, 127 cas de la maladie ont été signalés aux ÉtatsUnis, dont un décès. L’âge moyen des personnes touchées est de quatre ans.

Un porte-parole de l’Agence de la santé publique du Canada a déclaré qu’il y avait eu 25 cas probables et cinq cas confirmés de faiblesse musculaire soudaine chez les enfants rapportés dans le pays cette année, tout en ajoutant que les données de surveillan­ce actuelles ne font pas ressortir une augmentati­on récente du nombre de cas.

M. Friedman a souligné que le risque qu’un enfant développe la maladie «est toujours incroyable­ment faible».

«Mais cela dit, parce que nous voyons beaucoup plus de cas que nous ne le verrions normalemen­t, nous voulons certaineme­nt que nos collègues (...) sachent ce qu’il faut avoir à l’oeil», a-t-il affirmé à propos des autres profession­nels de la santé et des hôpitaux.

«Le message que je voudrais envoyer est qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer», a dit M. Friedman, mais si un enfant présente une faiblesse soudaine d’un membre ou ne bouge pas un bras ou une jambe, les parents devraient consulter un médecin le plus rapidement possible. ■

«Même avec le bond de cas que nous avons à l’heure actuelle, cela demeure une maladie extrêmemen­t rare», a souligné M. Friedman.

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