Acadie Nouvelle

DES ZOMBIES DANS LES RUES DE MONCTON

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com

Que ceux qui ont aperçu des zombies en blouse blanche déambuler dans les rues de Moncton mercredi ne s’inquiètent pas! Ces créatures passaient de porte-à-porte non pas pour récolter des bonbons ou se délecter de chair humaine, mais pour sensibilis­er la population à l’importance du don d’organe.

En fin d’après-midi, un groupe d’étudiants du Centre de formation médicale se sont réunis pour se maquiller avant d’aller frapper aux portes des résidences de Moncton munis de brochures.

«On rappelle aux gens qu’il est possible de choisir quel organe on veut donner, et on leur donne l’informatio­n pour remplir leur carte de donneur», explique Jenny-Lee Albert, étudiante en 3e année.

Cette opération, appelée Bonbons et bons dons, est née il y a quelques années dans la tête d’étudiants de l’Université de Sherbrooke, qui offre la formation médicale au NouveauBru­nswick, en collaborat­ion avec l’Université de Moncton.

Malgré des campagnes régulières, de nombreuses familles refusent toujours le don d’organe à l’hôpital. Résultat: l’attente reste trop longue pour ceux qui ont besoin d’une greffe.

En 2016, 260 Canadiens sont morts dans l’attente d’une greffe.

En vous inscrivant comme donneur, vous signifiez votre intention de donner vos organes et/ou tissus, mais vous ne donnez pas votre consenteme­nt, insiste Jenny-Lee Albert.

«Le but c’est de rappeler aux personnes de parler du don d’organe autour de soi. Avoir le petit «D» sur sa carte d’assurance-maladie qui signifie que l’on est donneur ne suffit pas. Au moment du décès, c’est la famille qui a le dernier mot. C’est pour ça qu’il est important d’en parler avec ses proches.»

Mais pourquoi choisir de faire cette sensibilis­ation le soir de l’Halloween?

«Ça dérange moins les gens parce qu’ils s’attendent à ce qu’on frappe à leur porte», répond l’étudiante, amusée.

Un donneur d’organe peut sauver jusqu’à huit vies et aider jusqu’à 75 autres personnes par le don de tissus. La future docteure est bien déterminée à faire passer le message auprès de la population.

«En étant étudiant, on est souvent plongé dans les livres mais je trouve que c’est aussi important de s’impliquer et de faire des actions concrètes pour aider la population à être mieux informée.»

LA RECONNAISS­ANCE D’UN RECEVEUR

L’un des étudiants, Brendon Feeney, est très bien placé pour savoir qu’un don d’organe s’avère inestimabl­e: il a reçu un rein pour ses 20 ans.

Brendon a dû vivre avec des dialyses régulières pendant près de trois ans avant de pouvoir bénéficier d’une greffe. Il sera toujours reconnaiss­ant envers son donneur.

«C’était une personne assez jeune et je pense à elle assez souvent. Elle a fait un don incroyable à quatre autres patients», confie-til.

Le jeune homme fait le souhait que la liste des donneurs s’allonge. Actuelleme­nt, plus de 250 Néo-Brunswicko­is se trouvent sur la liste d’attente.

«Je veux dire aux gens d’en parler à la famille, c’est elle qui aura la décision. Ça peutêtre traumatisa­nt d’accepter le don d’un proche, avoir eu la discussion auparavant ça peut adoucir le processus.» ■

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Ces futurs médecins ont choisi le soir d’Halloween pour faire passer un message qui leur tient à coeur. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre

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