Mort de Marc-André Gionet: 38 minutes, un temps de réponse «inacceptable»
Il aura fallu 38 minutes à Ambulance NB pour se rendre à la rescousse du petit Marc-André Gionet, décédé à la suite d’un tragique accident de VTT survenu samedi. Il s’agit d’un temps de réponse «inacceptable» selon le ministre de la Santé.
Le chef de l’Alliance des gens, Kris Austin a soulevé la question en chambre mardi.
«Dans cette histoire, on entend parler, encore une fois, d’un temps de réponse de 38 minutes. M. le Président, ça devient commun au Nouveau-Brunswick aujourd’hui d’attendre 35, 40, voire 50 minutes et plus pour un service d’urgence. La question que j’aimerais poser au premier ministre est la suivante: croyez-vous qu’il est acceptable d’attendre 35 minutes ou plus pour qu’un travailleur paramédical arrive après avoir composé le 911?», a lancé M. Austin, lors de la période de questions à l’Assemblée législative.
Le ministre de la Santé, Benoit Bourque, a soutenu que le temps de réponse d’Ambulance NB ne correspond pas aux standards établis par le gouvernement provincial et que le service géré par l’entreprise privée à but non lucratif en sera tenu responsable.
«Pour répondre directement à la question, non ce n’est pas acceptable. Ce n’est pas acceptable parce que nous avons donné des instructions claires à Ambulance Nouveau-Brunswick. Le temps de réponse en milieu rural doit être de 22 minutes», a répondu le ministre.
«Nous faisons un travail acceptable. Je crois que nous faisons un bon travail», a ajouté le ministre.
Chez Ambulance NB on soutient que la situation de samedi dernier, dans la Péninsule acadienne, était particulière. La majorité des six ambulances sur le terrain étaient indisponibles en plus d’avoir un travailleur paramédical qui a dû prendre un congé de maladie.
«Six unités étaient en service dans la Péninsule ce jour-là. Au moment de l’appel, quatre d’entre elles n’étaient pas disponibles pour répondre aux appels d’urgence (911). Trois étaient déjà affectées à d’autres appels, dont un transfert à Moncton, et la quatrième était temporairement hors service en raison d’une maladie soudaine. Ainsi, des six unités, quatre étaient occupées et deux étaient disponibles pour répondre aux appels d’urgence (911) dans la Péninsule», a expliqué le porte-parole d’Ambulance NB, Chisholm Pothier.
«Dans l’ensemble, le système était occupé dans la Péninsule samedi, particulièrement au moment de l’appel, ce qui a entraîné un délai d’intervention prolongé», a-t-il ajouté.
On apprenait il y a quelques semaines qu’une centaine de postes de travailleur paramédical sont à combler chez Ambulance NB. Sur ces postes, 82 sont désignés bilingues.
Le service ambulancier repose actuellement sur les épaules de 980 travailleurs paramédicaux. Cinquante-cinq d’entre eux ont été embauchés cette année et Ambulance NB révélait à l’Acadie Nouvelle, en octobre, qu’une trentaine de travailleurs devraient s’ajouter à l’équipe d’ici décembre afin d’améliorer le service.
Neuf travailleurs paramédicaux francophones devraient bientôt obtenir leur diplôme du CCNB. Certains d’entre eux pourront joindre les rangs d’Ambulance NB.
«Quatre d’entre eux ont postulé à Ambulance NB et se joindront à l’équipe lorsqu’ils termineront avec succès le processus de recrutement en décembre. Nous en aurons peut-être d’autres d’ici là, mais voilà ce que nous savons pour l’instant», a confirmé M. Pothier.
Ambulance NB dit également travailler de près avec les hôpitaux et les communautés afin de trouver des pistes de solutions à l’amélioration de son service.
«Nous travaillons toujours pour améliorer nos services partout dans la province. Par exemple, on travaille présentement avec les hôpitaux pour améliorer le système de transferts, qui va libérer plus des ressources pour des appels d’urgences. Nous serons à Saint-Quentin jeudi soir pour offrir des solutions aux défis de cette communauté. Nous sommes toujours prêts à parler avec les représentants des communautés s’il y a des préoccupations.»
La Société de l’Acadie du N.-B. a par ailleurs lancé une pétition mardi pour demander que le contrat de gestion d’Ambulance NB, entre le gouvernement provincial et Medavie, soit annulé puisque le service offert est jugé «inadéquat».
Au moment de mettre sous presse, plus de 450 personnes avaient signé le document en ligne. ■