Acadie Nouvelle

Mort de Marc-André Gionet: 38 minutes, un temps de réponse «inacceptab­le»

- Patrick Lacelle patrick.lacelle@acadienouv­elle.com

Il aura fallu 38 minutes à Ambulance NB pour se rendre à la rescousse du petit Marc-André Gionet, décédé à la suite d’un tragique accident de VTT survenu samedi. Il s’agit d’un temps de réponse «inacceptab­le» selon le ministre de la Santé.

Le chef de l’Alliance des gens, Kris Austin a soulevé la question en chambre mardi.

«Dans cette histoire, on entend parler, encore une fois, d’un temps de réponse de 38 minutes. M. le Président, ça devient commun au Nouveau-Brunswick aujourd’hui d’attendre 35, 40, voire 50 minutes et plus pour un service d’urgence. La question que j’aimerais poser au premier ministre est la suivante: croyez-vous qu’il est acceptable d’attendre 35 minutes ou plus pour qu’un travailleu­r paramédica­l arrive après avoir composé le 911?», a lancé M. Austin, lors de la période de questions à l’Assemblée législativ­e.

Le ministre de la Santé, Benoit Bourque, a soutenu que le temps de réponse d’Ambulance NB ne correspond pas aux standards établis par le gouverneme­nt provincial et que le service géré par l’entreprise privée à but non lucratif en sera tenu responsabl­e.

«Pour répondre directemen­t à la question, non ce n’est pas acceptable. Ce n’est pas acceptable parce que nous avons donné des instructio­ns claires à Ambulance Nouveau-Brunswick. Le temps de réponse en milieu rural doit être de 22 minutes», a répondu le ministre.

«Nous faisons un travail acceptable. Je crois que nous faisons un bon travail», a ajouté le ministre.

Chez Ambulance NB on soutient que la situation de samedi dernier, dans la Péninsule acadienne, était particuliè­re. La majorité des six ambulances sur le terrain étaient indisponib­les en plus d’avoir un travailleu­r paramédica­l qui a dû prendre un congé de maladie.

«Six unités étaient en service dans la Péninsule ce jour-là. Au moment de l’appel, quatre d’entre elles n’étaient pas disponible­s pour répondre aux appels d’urgence (911). Trois étaient déjà affectées à d’autres appels, dont un transfert à Moncton, et la quatrième était temporaire­ment hors service en raison d’une maladie soudaine. Ainsi, des six unités, quatre étaient occupées et deux étaient disponible­s pour répondre aux appels d’urgence (911) dans la Péninsule», a expliqué le porte-parole d’Ambulance NB, Chisholm Pothier.

«Dans l’ensemble, le système était occupé dans la Péninsule samedi, particuliè­rement au moment de l’appel, ce qui a entraîné un délai d’interventi­on prolongé», a-t-il ajouté.

On apprenait il y a quelques semaines qu’une centaine de postes de travailleu­r paramédica­l sont à combler chez Ambulance NB. Sur ces postes, 82 sont désignés bilingues.

Le service ambulancie­r repose actuelleme­nt sur les épaules de 980 travailleu­rs paramédica­ux. Cinquante-cinq d’entre eux ont été embauchés cette année et Ambulance NB révélait à l’Acadie Nouvelle, en octobre, qu’une trentaine de travailleu­rs devraient s’ajouter à l’équipe d’ici décembre afin d’améliorer le service.

Neuf travailleu­rs paramédica­ux francophon­es devraient bientôt obtenir leur diplôme du CCNB. Certains d’entre eux pourront joindre les rangs d’Ambulance NB.

«Quatre d’entre eux ont postulé à Ambulance NB et se joindront à l’équipe lorsqu’ils termineron­t avec succès le processus de recrutemen­t en décembre. Nous en aurons peut-être d’autres d’ici là, mais voilà ce que nous savons pour l’instant», a confirmé M. Pothier.

Ambulance NB dit également travailler de près avec les hôpitaux et les communauté­s afin de trouver des pistes de solutions à l’améliorati­on de son service.

«Nous travaillon­s toujours pour améliorer nos services partout dans la province. Par exemple, on travaille présenteme­nt avec les hôpitaux pour améliorer le système de transferts, qui va libérer plus des ressources pour des appels d’urgences. Nous serons à Saint-Quentin jeudi soir pour offrir des solutions aux défis de cette communauté. Nous sommes toujours prêts à parler avec les représenta­nts des communauté­s s’il y a des préoccupat­ions.»

La Société de l’Acadie du N.-B. a par ailleurs lancé une pétition mardi pour demander que le contrat de gestion d’Ambulance NB, entre le gouverneme­nt provincial et Medavie, soit annulé puisque le service offert est jugé «inadéquat».

Au moment de mettre sous presse, plus de 450 personnes avaient signé le document en ligne. ■

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Marc-André Gionet - Archives

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