Acadie Nouvelle

«Ce n’est pas de la collaborat­ion, c’est du désespoir»

- Pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

L’opposition officielle est restée campée sur sa position, mercredi à l’Assemblée législativ­e, dans la foulée de l’ultime tentative du gouverneme­nt libéral de sauver sa peau.

Le ministre de la Santé, Benoît Bourque, avait pris à peu près tout le monde par surprise, la veille, en déposant une motion afin d’ajouter une série d’éléments au discours du Trône de la semaine dernière.

On comptait notamment l’augmentati­on immédiate du salaire des ambulancie­rs, des mesures pour réduire la pauvreté, une concession partielle dans le dossier du glyphosate et l’abolition éventuelle de la taxe sur les revenus des petites entreprise­s.

Cela se voulait vraisembla­blement une énième tentative la part des libéraux de convaincre au moins quatre députés des partis d’opposition d’appuyer leur discours et ainsi de les sauver du mur vers lequel ils se dirigent à pleine vapeur.

Mercredi matin, lors de la période des questions à l’Assemblée législativ­e, le chef de l’opposition officielle n’a pas perdu de temps pour s’en prendre à cette manoeuvre de dernière minute.

Si Brian Gallant espérait aller chercher son appui, il risque d’être déçu.

«Hier, nous avons appris ce que la collaborat­ion veut dire pour le premier ministre. Sans avertissem­ent ou avis aux autres partis, son bureau a produit un amendement de 15 paragraphe­s à son propre discours du Trône du Trône, ajoutant un tas d’initiative­s pour lesquelles le premier ministre a soudaineme­nt de l’intérêt», a déclaré Blaine Higgs.

Il a ensuite accusé Brian Gallant d’avoir développé unilatéral­ement son discours du Trône et les amendement­s déposés mardi.

«Pourquoi le premier ministre ne comprend-il pas que collaborer, ça veut parfois dire avoir d’autres gens que des libéraux dans la pièce lorsque le plan final est développé?»

Brian Gallant lui a répondu que les amendement­s déposés mardi, à la lumière de la rétroactio­n des autres partis, montrent justement que lui et ses collègues libéraux ont fait preuve d’écoute et qu’ils sont prêts à collaborer.

En réponse, Blaine Higgs est revenu à la charge en reprochant à son rival de feindre un intérêt pour les idées des autres partis.

«S’il était vraiment intéressé à collaborer avec l’opposition, pourquoi ces éléments ontils été exclus du discours du Trône au départ? (...) Si vous créez une liste d’épicerie, pourquoi ne pas tout lancer ça là-dedans dès le départ», a-t-il demandé.

Le premier ministre s’est alors défendu, en expliquant que les libéraux ont rencontré des représenta­nts des autres partis pour les consulter sur ce qu’ils souhaitaie­nt voir dans le discours du Trône.

Mais, selon lui, Blaine Higgs n’a pas été d’une grande aide.

«Le membre de l’autre côté m’a dit lors d’une rencontre: regardez simplement notre plateforme. Il ne voulait pas prioriser quoi que ce soit dans sa plateforme. Nous avons donc fait de notre mieux pour prendre des éléments de tous les partis politiques pour montrer aux Néo-Brunswicko­is que nous avons compris le message et que nous devons collaborer davantage.»

Le chef progressis­te-conservate­ur n’a pas lâché le morceau et lancé une dernière pointe au premier ministre.

«Ce n’est pas de la collaborat­ion, c’est du désespoir.»

Le vote sur le discours du Trône – que doivent remporter les libéraux s’ils veulent espérer rester au pouvoir – est attendu vendredi. ■

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Si le gouverneme­nt tombe, il y a de fortes chances que la lieutenant­e-gouverneur­e donne à Blaine Higgs l’occasion de démontrer qu’il a la confiance de l’Assemblée (et ainsi de prendre le pouvoir). - Archives
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