Adrien Bouhtiauy: avoir une bonne tête sur les épaules
Une innovation signée Adrien Bouhtiauy, d’Edmundston a retenu l’attention des juges lors de la dernière Expo-sciences pancanadienne. Son application qui sert à détecter plus rapidement les commotions cérébrales lui a valu la médaille de bronze.
Adrien Bouhtiauy a tiré son épingle du jeu parmi les quelque 500 participants qui ont pris part à l’événement scientifique à l’Université Carleton d’Ottawa, au printemps.
Alors finissant à la Cité des jeunes A.-M.Sormany d’Edmundston, il s’agissait de sa troisième participation à la finale nationale.
Doté d’un bel esprit scientifique et doué pour les sports, le jeune homme en était à sa 12e participation à une expo-sciences en autant d’années.
Le prototype qu’il a créé sert à mesurer la force des coups qui sont portés à la tête lors d’un impact. L’appareil utilise des capteurs un accéléromètre et un microprocesseur - sur le casque pour évaluer l’impact en temps réel. Les données provenant des capteurs sont relayés à un ordinateur par l’entremise de la technologie sans fil Bluetooth. Par la suite, un modèle en trois dimensions est réalisé pour avoir une meilleure compréhension de l’impact pendant les activités sportives.
«J’avais des amis qui jouaient au hockey et qui ont subi des commotions cérébrales. Au début, l’idée était de prévenir les commotions cérébrales. Par la suite, j’ai eu l’idée de détecter les commotions cérébrales parce qu’elles peuvent survenir aussi bien en dehors des activités sportives. J’ai utilisé un squelette en bois avec une tête flexible à laquelle j’ai installé des capteurs pour avoir des données sur l’intensité des chocs», expliqué le jeune homme.
«Il faut généralement un facteur gravitationnel (G) de 80 pour causer une commotion cérébrale. J’ai procédé graduellement. Les capteurs de motion effectuent 100 lectures par seconde. L’appareil établit trois catégories d’impact, ceux de moins de 40 G, ceux situés entre 40 G et 79 G et ceux supérieurs à 80 G. Plus l’impact est fort, plus la personne peut avoir des maux de tête et des étourdissements. Cela peut s’intensifier. On peut le nier, mais après une commotion on est plus susceptible d’en subir d’autres, même avec un impact moindre.»
«Environ 80% des commotions ne sont pas détectées et il y en a plus de 500 000 par année au Canada uniquement dans des activités sportives.»
Son prototype a ravi les juges. M. Bouhtiauy a aussi remporté le prix Défi innovation. Ce trophée est assorti d’une bourse de 8000$.
Il a également obtenu deux bourses d’entrée de 1000$, l’une de l’Université d’Ottawa et l’autre de l’Université Carleton. De plus, il a mérité le prix Camp d’entrepreneurs de l’Université York d’une valeur de 2500$.
Il a quand même décidé de poursuivre ses études au Campus d’Edmundston de l’Université de Moncton dans le programme préparatoire aux Sciences de la santé. Ce programme réunit sa passion pour la santé et sa soif pour le progrès scientifique.
«Je souhaite devenir médecin. J’aimerais ajouter un volet de recherche à ma profession.»
«Cette application est ma façon de permettre aux joueurs de continuer à jouer et aux gens ordinaires de poursuivre leurs activités.»
Il est à la recherche de partenaires pour mener son expérience à plus grande échelle. Il souhaite obtenir la collaboration d’une équipe ou d’une ligue de hockey. ■