Acadie Nouvelle

Irving prévoit avoir besoin de 10 000 employés d’ici trois ans

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

En raison de projets d’expansion en cours et de nombreux départs à la retraite anticipés, la compagnie J.D. Irving prévoit devoir mettre la main sur 10 000 nouveaux employés d’ici… les trois prochaines années.

Le défi est colossal, surtout que la compagnie peine – comme plusieurs autres – à pourvoir tous les postes vacants.

Les besoins à combler se pointeront dans l’ensemble des divisions de l’entreprise, opérations forestière­s, agricultur­e, pâtes et papiers, etc. Et ils ne seront pas uniquement qu’au Nouveau-Brunswick. La compagnie construit notamment une usine de pâtes et papier en Georgie, aux États-Unis, et complète un investisse­ment majeur de 400 millions $ dans une usine de transforma­tion de pommes de terre (Cavendish, à l’Île-du-Prince-Édouard). Les besoins en main-d’oeuvre sont donc nombreux, dans plusieurs secteurs et réparties sur un grand territoire.

Ces besoins couvrent, il va de soi, le territoire du Nouveau-Brunswick et les quelques 2800 personnes qui travaillen­t en foresterie dans la couronne nord (incluant le nord du Maine). À titre d’exemple, on estime que la scierie de Kedgwick devra remplacer une demi-douzaine de postes l’an prochain en raison de départs à la retraite.

«Et c’est comme ça dans plusieurs de nos usines un peu partout. On doit être agressif sur le marché pour recruter de nouveaux candidats. On a déjà beaucoup de difficulté à pourvoir tous les postes actuels. La réponse, du moins en partie, c’est de faire appel à l’immigratio­n», explique Alain Ouellette, directeur des relations clients et communicat­ions chez JDI.

Face à ces besoins immenses qui se pointent à l’horizon, la compagnie a en effet réagi. Une équipe est en poste depuis maintenant deux ans afin de s’occuper spécifique­ment de l’immigratio­n.

«On a pris un peu d’avance, car de nombreuses autres entreprise­s font la même chose depuis. Ainsi, on a des gens qui vont recruter à l’étranger, comme en Ukraine et en Roumanie. Là-bas, on rencontre les candidats, on leur fait faire les tests d’aptitudes et de compétence­s, de sorte qu’on puisse faciliter leur venue au Canada, que l’on puisse accélérer le processus», explique M. Ouellette.

Cette initiative a vu le jour initialeme­nt dans la portion anglophone de la province. Toutefois, depuis près trois semaines maintenant, un employé de JDI est en poste dans le nord afin de travailler plus spécifique­ment sur le recrutemen­t d’immigrants francophon­es.

«La personne était en formation jusqu’à présent et elle s’apprête à partir elle aussi à l’étranger afin de cibler la clientèle francophon­e. D’ici là, sur le terrain ici, on fait également beaucoup de travail afin d’accueillir ces futurs immigrants, faire en sorte qu’ils se sentent bien, qu’ils s’intègrent bien à leur nouveau milieu de vie. On fait beaucoup de sensibilis­ation auprès des conseils municipaux, des chambres de commerce ainsi qu’auprès de la communauté en générale», indique M. Ouellette, qui mise beaucoup sur le dialogue pour changer certaines perception­s tenaces.

«C’est important que les gens comprennen­t bien que ces nouveaux arrivants ne viennent pas chez nous voler du travail. Ils viennent remplir un besoin qu’on ne parvient pas à combler ici même, avec notre population. Les emplois sont là, et on ne parvient pas à toutes les remplir, alors les immigrants ne volent rien à personne», ajoute-t-il. ■

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Les besoins à combler se pointeront dans toutes les divisions de l’entreprise - Archives
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