Irving prévoit avoir besoin de 10 000 employés d’ici trois ans
En raison de projets d’expansion en cours et de nombreux départs à la retraite anticipés, la compagnie J.D. Irving prévoit devoir mettre la main sur 10 000 nouveaux employés d’ici… les trois prochaines années.
Le défi est colossal, surtout que la compagnie peine – comme plusieurs autres – à pourvoir tous les postes vacants.
Les besoins à combler se pointeront dans l’ensemble des divisions de l’entreprise, opérations forestières, agriculture, pâtes et papiers, etc. Et ils ne seront pas uniquement qu’au Nouveau-Brunswick. La compagnie construit notamment une usine de pâtes et papier en Georgie, aux États-Unis, et complète un investissement majeur de 400 millions $ dans une usine de transformation de pommes de terre (Cavendish, à l’Île-du-Prince-Édouard). Les besoins en main-d’oeuvre sont donc nombreux, dans plusieurs secteurs et réparties sur un grand territoire.
Ces besoins couvrent, il va de soi, le territoire du Nouveau-Brunswick et les quelques 2800 personnes qui travaillent en foresterie dans la couronne nord (incluant le nord du Maine). À titre d’exemple, on estime que la scierie de Kedgwick devra remplacer une demi-douzaine de postes l’an prochain en raison de départs à la retraite.
«Et c’est comme ça dans plusieurs de nos usines un peu partout. On doit être agressif sur le marché pour recruter de nouveaux candidats. On a déjà beaucoup de difficulté à pourvoir tous les postes actuels. La réponse, du moins en partie, c’est de faire appel à l’immigration», explique Alain Ouellette, directeur des relations clients et communications chez JDI.
Face à ces besoins immenses qui se pointent à l’horizon, la compagnie a en effet réagi. Une équipe est en poste depuis maintenant deux ans afin de s’occuper spécifiquement de l’immigration.
«On a pris un peu d’avance, car de nombreuses autres entreprises font la même chose depuis. Ainsi, on a des gens qui vont recruter à l’étranger, comme en Ukraine et en Roumanie. Là-bas, on rencontre les candidats, on leur fait faire les tests d’aptitudes et de compétences, de sorte qu’on puisse faciliter leur venue au Canada, que l’on puisse accélérer le processus», explique M. Ouellette.
Cette initiative a vu le jour initialement dans la portion anglophone de la province. Toutefois, depuis près trois semaines maintenant, un employé de JDI est en poste dans le nord afin de travailler plus spécifiquement sur le recrutement d’immigrants francophones.
«La personne était en formation jusqu’à présent et elle s’apprête à partir elle aussi à l’étranger afin de cibler la clientèle francophone. D’ici là, sur le terrain ici, on fait également beaucoup de travail afin d’accueillir ces futurs immigrants, faire en sorte qu’ils se sentent bien, qu’ils s’intègrent bien à leur nouveau milieu de vie. On fait beaucoup de sensibilisation auprès des conseils municipaux, des chambres de commerce ainsi qu’auprès de la communauté en générale», indique M. Ouellette, qui mise beaucoup sur le dialogue pour changer certaines perceptions tenaces.
«C’est important que les gens comprennent bien que ces nouveaux arrivants ne viennent pas chez nous voler du travail. Ils viennent remplir un besoin qu’on ne parvient pas à combler ici même, avec notre population. Les emplois sont là, et on ne parvient pas à toutes les remplir, alors les immigrants ne volent rien à personne», ajoute-t-il. ■