Acadie Nouvelle

DE LA CULTURE NOUS SOMMES LE FILTRE

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J’ai entendu, mardi après-midi, une entrevue avec l’écrivaine Arlette Cousture (Les filles de Caleb, pour aller au plus pressant) à l’émission Plus on est de fous, plus on lit! sur les ondes d’Ici Première.

Mme Cousture a dit des choses très intéressan­tes, j’en retiens deux pour le moment.

La première: Arlette Cousture vit à Paris depuis 30 ans. Elle explique que pour elle, c’est un rêve qui s’est réalisé. Vivre à Paris la nourrit, la comble. Elle a même échappé quelque chose comme:

- Le soir, au repas, les discussion­s... cela n’a rien à voir... (avec nos banalités habituelle­s, mon interpréta­tion).

Elle ne le disait pas pour porter un jugement, elle exprimait simplement à quel point elle apprécie la qualité de ces rencontres. Je l’ai un peu enviée, puis j’ai pensé que les gens autour de la table de Mme Cousture devaient aussi écouter vraiment lorsque quelqu’un parle. L’écoute rend intelligen­t.

La deuxième: Arlette Cousture expliqua aussi qu’elle fut parente d’accueil d’une fillette, qu’elle adopta quelques années plus tard, à l’âge de quatre ans. Peu après, quand l’animatrice Marie-Louise Arsenault lui demanda quel est son plus grand regret, Arlette Cousture répondit sans hésitation:

- Ne pas avoir eu d’enfant. N’avoir pas de mes chromosome­s qui vont se perpétuer...

Sur le coup, j’ai eu mal pour la fille adoptive. Je me suis dit qu’il fallait avoir bien panser la plaie de l’abandon pour ne pas être blessée par ce propos. Car voilà une réalité difficile à entendre: les liens du sang sont plus forts que tout. Cela est vrai, dans les familles comme dans les nations, et cela est souvent cause de grands déchiremen­ts.

Le lendemain, lors d’une course en taxi, le chauffeur, M. Légère, écoutait le poste CJSE. On y bavassait pas mal. Le chauffeur, peu parlant tout d’abord, s’aventure à me dire qu’il y a, tout compte fait, beaucoup de monde à ne rien faire, à en juger le nombre de gens qui appellent pour parler à la radio le matin. Parfois j’aimerais que la vie ne m’entre pas si tant par tous les pores de la peau.

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