Brian Gallant défait, Blaine Higgs s’apprête à lui succéder
Les progressistes-conservateurs et les alliancistes ont mis le dernier clou dans le cercueil du gouvernement libéral, vendredi à l’Assemblée législative. Blaine Higgs se prépare maintenant à s’installer aux commandes.
Les libéraux ont heurté un mur malgré leurs efforts des dernières semaines afin de tenter de rallier les appuis nécessaires afin de s’accrocher au pouvoir.
Après un ultime discours - lors duquel il a une fois de plus tendu la main aux élus des autres partis afin de les inviter à briser les rangs - Brian Gallant a mis son sort entre les mains de l’Assemblée.
Les 20 députés libéraux et les trois élus verts ont voté en faveur du discours du Trône (le 21e député libéral et président de l’Assemblée, Daniel Guitard, ne se prononce qu’en cas d’égalité).
Cela n’a fait le poids face aux 22 progressistes-conservateurs et des trois alliancistes. Le discours a été défait par le compte de 25 à 23, ce qui a sonné le glas du gouvernement libéral.
Blaine Higgs aura l’occasion de présenter son discours du Trône et d’essayer de gagner la confiance de la Chambre au cours des prochaines semaines.
HIGGS SE PRÉPARE
Le chef progressiste-conservateur et futur premier ministre s’est dit «soulagé» et «humble», quelques minutes plus tard en mêlée de presse.
«Ce qui est vraiment une leçon d’humilité, c’est que nous avons eu l’appui afin de former un gouvernement minoritaire de la part de 25 personnes qui ne pouvaient pas être achetées. Et ça en dit long. C’est avec ce genre de convictions que nous allons réparer le Nouveau-Brunswick», a-t-il dit.
Blaine Higgs a par la suite affirmé qu’il veut maintenant passer à autre chose et collaborer avec les autres partis. Il a dit avoir jasé avec Brian Gallant, en chambre, peu après le vote.
«Il a dit “je veux que l’on travaille ensemble” et j’ai dit la même chose. Je pense qu’il faut mettre le passé derrière nous et nous devons trouver des façons, parce que je suis certain qu’il y a des zones dans lesquelles nous avons des points en commun. Nous devons les trouver.»
Le chef progressiste-conservateur et son équipe ont maintenant du pain sur la planche. Ils doivent développer un plan et écrire un discours du Trône qui fera l’affaire d’au moins deux députés des autres partis pour remporter la confiance de l’Assemblée.
Blaine Higgs affirme qu’il compte travailler là-dessus au cours des prochains jours et de déposer son discours du Trône dans deux semaine à peu près, «peut-être vers le 20 (novembre) ou à peu près.»
Il y a fort à parier que les libéraux rendront la faveur aux progressistes-conservateurs en votant contre le discours du Trône peu importe son contenu.
Blaine Higgs devra donc vraisemblablement se tourner vers le Parti vert ou l’Alliance des gens pour récolter les appuis dont il a besoin.
Cette dernière est de loin la plus ouverte à la possibilité de se ranger derrière Blaine Higgs, du moins à l’heure actuelle.
Peu après les élections, le chef de l’Alliance s’était dit prêt à «assurer la stabilité» d’un éventuel gouvernement Higgs pour une période pouvant aller jusqu’à 18 mois.
En point de presse, vendredi avant-midi, Kris Austin a réitéré cet engagement. Il a précisé que lui et ses collègues accorderont leur appui au cas par cas (sauf pour les votes de confiance comme le discours du Trône, le budget et ainsi de suite).
«Nous ne sommes pas dans la poche de qui que ce soit. Mais toutefois, dans un gouvernement minoritaire, il faut travailler ensemble.»
Lorsqu’on lui a demandé s’il a obtenu des garanties de la part de Blaine Higgs, il est demeuré vague.
Blaine Higgs affirme pour sa part qu’il ne s’est pas entendu formellement avec Kris Austin.
«Ça ne sera pas une entente formelle. Ce sera une relation de travail. (...) Je n’ai pas de contrat avec l’Alliance des gens, je n’en avait évidemment pas avec David Coon ou avec les libéraux. Mais nous construisons une relation.»
De nombreux organismes et leaders acadiens sont montés aux barricades dans la foulée des élections fin de mettre en garde les autres partis politiques et pour s’opposer à toute coalition ou association avec l’Alliance des gens. ■