Acadie Nouvelle

Un homme peine à faire enterrer les cendre de son conjoint

- David.caron@acadienouv­elle.com

Plus de deux mois après le décès de l’amour de sa vie, Ronnie Robichaud n’a pas encore été en mesure de faire le deuil de son conjoint, Réal Gauthier. Pendant plusieurs semaines, une situation administra­tive fâcheuse l’a empêché d’enterrer l’urne contenant les cendres du défunt dans une concession du cimetière de Pokemouche.

Après 15 ans de vie commune, Ronnie Robichaud a eu la douleur de perdre son conjoint. Réal Gauthier est décédé le 10 août à l’Hôpital régional de Bathurst à l’âge de 65 ans, des suites d’une maladie.

«Il est mort dans mes bras. Il est rentré à l’hôpital le 7 août et il est décédé le 10», raconte Ronnie Robichaud.

Selon ses dernières volontés, le corps de M. Gauthier a été incinéré. Amoureux des animaux, il a aussi demandé que des dons soient faits à la SPCA en son nom.

Puisqu’il était originaire de la région de La Tuque, au Québec, les funéraille­s ont lieu le 29 août en l’église Immaculée-Conception de Pokemouche afin de permettre aux membres de sa famille d’y assister.

C’est immédiatem­ent après les funéraille­s que Ronnie Robichaud avait l’intention d’enterrer l’urne dans un lot qu’il dit avoir réservé au coût de 10$ dans le cimetière de Pokemouche il y a une vingtaine d’années à la suite du décès de son père.

Quelques minutes avant le départ vers l’église, un responsabl­e du salon funéraire La Colombe de Tracadie lui a appris qu’il y avait un problème. On l’a informé qu’il fallait payer pour avoir une concession dans le cimetière.

«Quand Réal est décédé, j’ai commencé à m’organiser avec les arrangemen­ts des funéraille­s et je n’ai pas eu de nouvelles pour me dire qu’il fallait que je paie pour avoir un lot. J’avais déjà payé.»

Selon Ronnie Robichaud, le responsabl­e du salon funéraire aurait tenté de joindre la responsabl­e du cimetière de Pokemouche, mais il a été impossible de régler la situation avant la cérémonie funèbre.

«Je suis devenu déboussolé. Ça m’a viré à l’envers.»

Le lendemain, M. Robichaud a reçu un appel pour lui indiquer qu’il devait payer 125$ pour enterrer l’urne de son conjoint dans sa concession.

Selon la page Facebook du cimetière, une concession peut contenir un cercueil ou six urnes, mais chaque réservatio­n a besoin d’être officialis­ée par la signature d’un contrat.

«Exemple: Nous sommes les parents et nous avons 3 enfants et nous voulons un lot familial pour recevoir nos cendres et ceux des enfants. Dans cet exemple, il faudra que chaque personne signe un contrat, soit cinq contrats en tout», peut-on lire.

Prêt à se soumettre aux règlements, M. Robichaud a accepté de débourser la somme sans hésiter.

«À l’époque, ça coûtait 10$. Je comprends que ça coûte plus cher de nos jours. J’étais d’accord pour payer ce montant.»

Mais quelques jours plus tard, les choses sont devenues encore plus confuses. On lui aurait indiqué qu’une personne aurait déjà été enterrée dans sa concession.

«Je me suis dit que c’était impossible, ça fait plus de 20 ans que j’y vais et j‘ai toujours mis une croix pour m’assurer que ça demeure réserver.»

La situation des cendres de Réal Gauthier s’est démêlée il y a quelques semaines, mais la frustratio­n de Ronnie Robichaud demeure palpable.

Il considère qu’on lui manqué de respect. L’enterremen­t des cendres aura lieu seulement au printemps, soit un peu moins d’un an après le décès de M. Gauthier.

«On veut avoir une cérémonie pour l’enterrer dans le respect. Les cendres sont toujours dans mon salon. J’ai été assez traumatisé. J’ai tout été viré l’envers. Ce n’est pas qu’ils refusent que je l’enterre, mais avec toute la misère qu’on m’a donnée, je ne veux pas avoir l’impression qu’on l’enterre comme quelque chose qu’on jette à terre.»

L’Acadie Nouvelle a tenté de joindre des responsabl­es du cimetière de Pokemouche et de la Paroisse Saint-André, qui gère l’église Immaculée-Conception de Pokemouche. On nous a conseillé de joindre le père Keith Goldrup, du Diocèse de Bathurst, responsabl­e des cimetières. Il n’a pas donné de suite à notre demande d’entrevue. ■

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 ??  ?? Il ne se passe pas un jour sans que Ronnie Robichaud pense à son conjoint, Réal Gauthier, qui est décédé en août. - Acadie Nouvelle: David Caron.
Il ne se passe pas un jour sans que Ronnie Robichaud pense à son conjoint, Réal Gauthier, qui est décédé en août. - Acadie Nouvelle: David Caron.
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