Acadie Nouvelle

Baleines: les écologiste­s ne veulent pas de compromis

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Une coalition de groupes de conservati­on exhorte le gouverneme­nt du Canada à maintenir la controvers­ée zone de fermeture statique dans le golfe du Saint-Laurent, en 2019.

À la suite du décès de 12 baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent en 2017, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a imposé en 2018 une zone de fermeture statique.

À partir du 28 avril - soit la journée avant le lancement de la pêche au crabe des neiges -, aucun pêcheur n’a eu le droit de déposer ses engins de pêche dans une vaste zone de 14 000 kilomètres carrés au coeur du golfe.

Les représenta­nts de l’industrie de la pêche ont dénoncé cette mesure dès qu’elle a été suggérée, lors d’une réunion à Moncton en février. Depuis, ils maintienne­nt qu’elle était inefficace et inutile, forçant les crabiers à rester en mer plus longtemps que nécessaire et haussant le risque d’empêtremen­t en augmentant la densité des casiers de pêche à la frontière de la zone de fermeture.

La semaine dernière, plusieurs représenta­nts de pêcheurs ont rencontré le ministre des Pêches et des Océans, Jonathan Wilkinson, à Halifax. Ils sont sortis de la réunion «optimistes, mais prudents», après que le ministre ait promis de travailler afin de trouver l’«équilibre vital» entre la protection des baleines et la prospérité des pêcheurs.

Cette nouvelle ne fait pas l’affaire des groupes de conservati­on.

«Plus de restrictio­ns sont nécessaire­s, et non pas moins, afin qu’il y ait de l’espoir pour la baleine noire du nord de l’Atlantique», affirme Kate O’Connell, consultant­e en biologie marine de l’Animal Welfare Institute.

La baleine noire est une espèce menacée dont il reste moins de 450 individus sur la planète. «C’est tout simplement inacceptab­le que le gouverneme­nt acquiesce aux demandes de l’industrie.»

Une coalition formée de neuf organismes de conservati­on, dont le Center for Biological Diversity et la Humane Society of the United States, demande au gouverneme­nt d’adopter la ligne dure. Un des groupes, Whale and Dolphin Conservati­on, propose que la moitié des quelque 620 000 lignes verticales de pêche dans les eaux américaine­s soient éliminées d’ici cinq ans. D’ailleurs, la coalition encourage le gouverneme­nt à forcer l’industrie de la pêche à accélérer sa transition vers des casiers sans cordages.

«La technologi­e sans cordage est essentiell­e à la survie de la baleine noire de l’Atlantique Nord», mentionne Zak Smith, avocat principal du programme des mammifères marins au Natural Resources Defence Council.

La coalition avance que deux baleines mortes ont été trouvées en 2018 avec des blessures vraisembla­blement causées par des engins de pêche, puis que trois baleines empêtrées ont été vues dans les eaux canadienne­s.

Elle affirme que l’empêtremen­t est le plus grand risque à la survie des baleines. «L’empêtremen­t peut causer la mort immédiate par noyade, comme elle peut causer des morts plus longues par infection de blessures ou par famine. Elles peuvent aussi affaiblir les femelles au point où elles ne produisent plus de baleineaux», explique Jane Davenport, de Defenders of Wildlife. En plus des groupes susmention­nés, la coalition comprend la Conservati­on Law Foundation, Humane Society Internatio­nal et l’Internatio­nal Fund for Animal Welfare. - JMD

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