Que feraient les couples?
Même si les prédictions ne sont pas parfaites, les couples voudraient-ils vraiment contrôler la génétique de leur enfant? Plusieurs experts en doutent.
Seule une «minorité très petite» recherche un bébé parfait, affirme la docteure Hudgins. Plusieurs de ses patientes refusent toutes les analyses parce que, disent-elles, le sort du bébé est «entre les mains de Dieu».
Le docteur James Grifo, du Centre de fertilité de l’Université de New York, doute lui aussi de la popularité de la chose. «Aucun patient ne m’a jamais demandé un bébé sur mesure», affirme le docteur Grifo, qui pratique la fertilisation in vitro depuis 1988. Même M. Greely croit que les parents ne souhaiteraient pas manipuler les aptitudes intellectuelles ou athlétiques de leur enfant. En revanche, la possibilité d’éviter les maladies graves qui se manifestent durant l’enfance serait beaucoup plus attrayante. Ils se préoccuperaient probablement moins des maladies, comme l’alzheimer et le parkinson, qui surviennent plus tard, dans l’espoir que la médecine aura suffisamment progressé pour les soigner à ce moment.
Le diagnostic génétique prénatal s’en vient, croit-il, alors aussi bien l’encadrer correctement, notamment pour garantir que les parents auront le choix de l’utiliser ou non et pour déterminer quelles caractéristiques génétiques seront étudiées. Il souhaite également qu’on rende illégal le vol d’ADN pour recruter un parent à son insu. – AP