Acadie Nouvelle

Arabie saoudite: le moral était faible pour les diplomates canadiens

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Pendant des années, les diplomates canadiens en poste en Arabie saoudite ont lutté contre un faible moral, la poussière et le bruit de rénovation­s fastidieus­es et les défis de l’adaptation à la vie dans le royaume conservate­ur.

Et tout cela se passait avant que la relation entre Ottawa et Riyad ne commence à s’effriter au plus haut niveau.

Les problèmes sont décrits en détail dans un rapport fédéral de 2013 sur l’état de la mission. Le roulement élevé et les postes vacants dans des fonctions clés, les problèmes que le personnel féminin a rencontrés dans un pays où la liberté des femmes est fortement restreinte et les difficulté­s auxquelles les familles des diplomates ont été confrontée­s sont notamment présentés. Un important projet de rénovation était sur le point de déplacer des travailleu­rs et d’occuper une partie de l’espace limité du complexe diplomatiq­ue abritant des bâtiments temporaire­s. Dennis Horak, ambassadeu­r du Canada récemment expulsé, a présenté cette semaine une mise à jour dans une entrevue sur la vie diplomatiq­ue en Arabie saoudite. Il a servi dans de pires endroits, a-t-il déclaré, et il estime que le moral était généraleme­nt bon au cours de ses trois années en fonction, tout en reconnaiss­ant qu’il s’agit d’un «endroit difficile».

M. Horak a décrit la frustratio­n parmi le personnel de l’ambassade du fait que les ministres fédéraux se rendent rarement dans le pays. Les visites ministérie­lles, bien que présentant des défis de logistique pour le personnel, remontent le moral et montrent au personnel que le gouverneme­nt est attentif à son travail à l’étranger, a-t-il déclaré.

«C’était une baisse importante depuis l’époque où les conservate­urs étaient présents et (l’ancien premier ministre Stephen) Harper accordait la priorité au Moyen-Orient, du moins en termes de visites et d’attention», a soutenu M. Horak, qui a critiqué la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland pour sa sortie sur Twitter en août demandant la libération de militants emprisonné­s, ce qui a poussé le régime saoudien irrité à l’expulser. «Et ce n’était pas le cas avec ce gouverneme­nt et certaineme­nt pas avec l’Arabie Saoudite. Cela a donc eu un impact sur le moral», a-t-il ajouté.

Le rapport fédéral de 2013 sur l’état de la mission soulignait à quel point le moral était bas pour les 18 diplomates et 40 représenta­nts locaux recrutés.

«Ils ont eu du mal à reconstrui­re leurs programmes et à mettre en place des politiques après de longues périodes de roulement et d’absences d’employés pivots. Sur un plan plus personnel, beaucoup de (diplomates) ou les membres de leur famille ont eu des difficulté­s à s’adapter au pays», affirme le document, préparé par le ministère des Affaires étrangères. Le document affirme que le programme économique commercial de l’ambassade à Riyad a été confronté au problème de l’impossibil­ité pour les femmes d’assister à certains événements, ce qui a contraint les femmes commissair­es au commerce à s’appuyer sur des sources d’informatio­ns de seconde main.

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