Le suspect dans l’envoi de plusieurs bombes accepte d’être transféré à New York
Cesar Sayoc a accepté vendredi d’être transféré à New York pour y faire face à des accusations d’avoir envoyé des engins explosifs à d’éminents démocrates, à des détracteurs du président Donald Trump et à des médias.
Les avocats du suspect ont déclaré devant un tribunal fédéral, à Miami, qu’il serait préférable que ses avocats de New York puissent s’occuper du dossier le plus rapidement possible. Ceux-ci pourraient encore demander une audience de libération sous caution, mais les procureurs croient qu’il devrait demeurer en prison, compte tenu de l’ampleur des accusations qui pèsent contre lui et des preuves solides à son endroit.
Le moment du transfert est incertain. Il pourrait arriver rapidement ou encore prendre des semaines et ne sera probablement pas annoncé à l’avance, a indiqué l’avocat James Benjamin. Même les avocats de la défense n’en seront pas informés.
Les procureurs ont quant à eux quitté le tribunal sans avoir parlé aux journalistes.
Cesar Sayoc est accusé d’avoir envoyé 15 engins explosifs improvisés à de nombreux démocrates, détracteurs de Donald Trump et médias. Il a été arrêté il y a une semaine devant un magasin de pièces automobiles du sud de la Floride dans une camionnette blanche dans laquelle il vivait, un véhicule recouvert d’autocollants de Donald Trump et d’autres montrant des images de certains des opposants du président portant une croix rouge sur le visage.
Aucune bombe n’a explosé et personne n’a été blessé. Néanmoins, Cesar Sayoc risque près de 50 ans de prison s’il est reconnu coupable de cinq accusations déposées à New York, où certains des engins explosifs ont été retrouvés.
Les avocats de Cesar Sayoc ont décidé de ne pas demander une libération sous caution après que les procureurs eurent publié une lettre exposant de nouvelles preuves à son endroit, notamment de l’ADN le liant à 10 des engins explosifs, ainsi que des empreintes digitales sur deux d’entre eux.
D’autres preuves incluent des recherches en ligne que le suspect aurait effectuées sur son ordinateur et son téléphone portable afin de trouver les adresses et des photos de certaines de ses cibles, parmi lesquelles figuraient l’ancien président Barack Obama, l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton, l’ancien viceprésident Joe Biden, la sénatrice californienne Kamala Harris et le sénateur du New Jersey, Cory Booker. Des colis ont également été envoyés à CNN à New York et à Atlanta.
L’ordinateur portable contenait également un fichier dans lequel se trouvait l’adresse du bureau de la représentante américaine Debbie Wasserman Schultz, ancienne présidente du Comité national démocrate, à Sunrise, en Floride. Ce bureau a été utilisé comme adresse de retour sur les colis contenant les bombes artisanales, selon le FBI. Le fichier informatique était intitulé «Debbie W.docx».
L’avocat James Benjamin a cependant déclaré que la lettre du procureur ne prouvait encore rien. Il a noté qu’elle faisait référence à de «possibles» correspondances d’ADN avec son client. ■