Acadie Nouvelle

Conseil des ministres: «Il n’a pas le choix de nommer Robert Gauvin»

- Pascal Raiche-Nogue pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com

Le premier ministre désigné, Blaine Higgs, formera cette semaine son conseil des ministres. Un exercice qui l’amènera à tenter de trouver un juste milieu entre les compétence­s et la représenta­tivité. Cela pourrait s’avérer un véritable cassetête.

Après des semaines d’attente – lors desquelles Brian Gallant a tenté en vain de s’accrocher au pouvoir – Blaine Higgs se prépare maintenant à diriger la province.

D’ici à son assermenta­tion, prévue vendredi, le premier ministre désigné devra choisir les députés qui formeront son cabinet.

Comme l’explique le politologu­e Gabriel Arsenault, de l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton, l’exercice amène habituelle­ment les dirigeants à jongler avec deux principes.

«D’un côté, il y a la compétence. Il veut avoir le gouverneme­nt le plus compétent possible, le meilleur gouverneme­nt. De l’autre côté, il veut avoir un gouverneme­nt représenta­tif. (...) Les deux principes sont parfois en tension. Ça ne coïncide pas toujours avec les mêmes personnes», expliquet-il en entrevue avec l’Acadie Nouvelle.

Lorsque l’on parle de représenta­tion, plusieurs facteurs sont habituelle­ment pris en compte par les premiers ministres du Nouveau-Brunswick.

«Ils veulent des membres qui représente­nt les différente­s régions, qu’il y ait des hommes et des femmes, qu’il y ait des anglophone­s, des francophon­es et des gens issus de la diversité, de l’immigratio­n.»

PAS L’EMBARRAS DU CHOIX

Dans le cas qui nous intéresse, Blaine Higgs n’a pas exactement l’embarras du choix s’il veut que son équipe soit à l’image de la province, surtout en ce qui a trait aux régions et aux deux communauté­s de langue officielle.

C’est que parmi les 22 progressis­tesconserv­ateurs qui ont été envoyés à Fredericto­n lors des élections du 24 septembre, un seul est francophon­e. Et un seul représente une circonscri­ption du Nord.

II s’agit en fait d’une seule et unique personne: le député de ShippaganL­amèque-Miscou et nouveau venu en politique provincial­e, Robert Gauvin. Il y a donc fort à parier qu’il sera nommé au conseil des ministres, selon Gabriel Arsenault.

«Il ne peut pas inventer de députés. Pour le Nord, je pense qu’il n’a pas le choix de nommer Robert Gauvin», dit-il.

Blaine Higgs aura la tâche un peu plus facile pour trouver un équilibre entre les régions rurales et les trois plus grands centres urbains de la province.

On ne peut cependant pas en dire autant de la représenta­tion des femmes, puisqu’il n’en compte que quatre dans son équipe. La parité hommes-femmes sera donc à peu près impossible à atteindre, sauf si le premier ministre désigné se dote d’un très petit cabinet.

Et est-il possible que Blaine Higgs nomme un ou des représenta­nts des autres partis, par exemple des verts ou des alliancist­es?

«Ce serait possible d’avoir ça dans notre système. Mais ce n’est pas du tout ça qui risque de se produire. Le scénario de loin le plus probable, c’est l’appui sans participat­ion, comme en Colombie-Britanniqu­e», répond Gabriel Arsenault.

Cela signifie qu’au moins un tiers parti – soit le Parti vert ou l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick – appuierait les progressis­tes-conservate­urs lors des votes de confiance et ne compterait pas de membre au sein du conseil des ministres. ■

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